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Elucubrations58

8 avril 2020

Petits plaisirs 16 et 3

Et voici les deux dernières productions qui m’ont été rendues. La seconde est une version retravaillée par son auteur.

            Avant de vous quitter (pour le moment), je tiens à vous remercier sincèrement pour l’investissement dont vous avez fait preuve alors même que les circonstances ne jouaient vraiment pas en votre faveur. J’ai lu de très beaux textes et votre poésie a illuminé cette sombre période. J’espère avoir l’occasion de vous lire encore…

 

 

                                                                                Se promener sous le vent tiède d’une soirée d’été

 

            On marche, dehors, dans les prés. Tout de suite, on le sent qui caresse la nuque doucement, comme le fait un amant. Le vent est là, riche de l’odeur des rivières et de l’herbe fraîche des alentours. On ne peut lui résister, il nous entraîne avec lui, telles des plumes légères abandonnées, prêtes à être emportées. Ses caresses sont si délicieuses que l’on n’a pas envie de les interrompre. C’est plus de la peur que de l’envie, peur que cela nous enlève tout espoir de vivre. Dire que c’est bon ou que c’est chaleureux ? Non. C’est bien au-delà, c’est magique.

Mais cette sensation est plus encore. Elle réveille notre enfance, nos amis, que l’on a laissé tomber une fois que l’on n’avait plus besoin d’eux. Ces amis qu’on a oubliés en grandissant, en devenant adultes. Dans cette sensation, il y a les promenades et les rires d’autrefois. Ces rires qu’on a laissé tomber, comme nos amis.

On pense à autrefois à cause de cette odeur et de cette sensation, du souvenir d’une grotte, au bord de la mer.

On a devant nous un paysage, bleu clair comme le ciel et des vagues blanches comme les nuages. On dirait un reflet du ciel dans un miroir. Derrière, il y a du vert. Des hautes herbes qui s’étendent au-delà de ces prés, de ces prés sans fin. Cette caresse est douloureuse. C’est celle d’une vie plus forte et plus joyeuse. C’est celle d’un souvenir qui ne nous appartient plus, car nous l’avons détruit avec juste un faux pas. Un pas vers l’avenir, la maturité.

 

Commentaires

 

            Voilà un travail hanté par la nostalgie et empreint de tristesse ! Ceci dit, s’il parvient à susciter des sentiments, c’est qu’il est de bonne qualité. Et, dans l’ensemble, c’est le cas. J’ai dû apporter quelques rectifications, mais il se dégage de l’ensemble une poésie certaine, ce qui n’est pas rien. Peut-être certaines images auraient-elles gagné à être un peu plus originales…

 

 

 

                                                                             Sous le casque


     La première chose que l'on fait en rentrant chez soi, c'est d'enfiler son casque sur ses oreilles et de se couper du monde, de ne plus rien entendre, aucune voix, aucun bruit de porte ou de voiture, juste la musique. C'est l'une des seules choses qui arrive à détendre ou à faire oublier certains moments difficiles ou même à aider à se concentrer sur quelque chose. Quand on l'enfile, il y a que nous et la musique, rien d'autre. Il ne reste que nous et la voix de Snoop Dogg et Dr. Dre.

     Tout le reste n'existe plus une fois qu'on l'a mis : les problèmes n'existent plus, la vie n'existe plus, on est enfermé dans une bulle et on fait le vide dans la tête, on ne pense plus à rien, à notre vie, à l'endroit où il faudra aller l’année suivante, on ne réfléchit plus, on s'évade.

      Même pour aller faire des paniers, on met son casque pour jouer en musique. Quand on part en voiture avec les parents, on met son casque sur les oreilles, que ce soit pour aller faire les courses, partir au match de basket ou même quand on part en vacances. On l'a toujours avec soi pour pouvoir s'évader.

     Bref sans ce casque, on serait malheureux et peut-être même perdu car une fois notre casque mis, on ne pense plus à rien et on est seul dans notre bulle et on se détend.

     Le bonheur !

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7 avril 2020

Petits plaisirs 14 et 15

                                                                                                                 

                                                                                        Écouter de la musique

  

     Allumer la radio, choisir une playlist, prendre un CD, pour écouter de la musique ! La musique est partout et pour tous. Nous aimons tous la musique, nous en écoutons tout le temps et dans tous les lieux ; le matin, le midi, le soir, au réveil, en se levant, en s'endormant, sous la douche, dans la cuisine, dans les boîtes de nuits, en courant, en mangeant, en travaillant, dans la voiture, les magasins et les transports en communs. Chaque musique a une histoire et lorsque nous l'entendons, nous nous créons nos propres souvenirs. Ecouter une musique n'est peut-être pas grand chose mais elle nous fait nous remémorer ces souvenirs, elle nous fait aussi chanter, danser, sourire et même pleurer. Les chansons mettent un peu de bonheur dans nos vies, elles nous motivent et c'est d'ailleurs pour cette raison que nous les écoutons si souvent. Elles nous permettent de nous évader et de nous changer les idées. A travers les chansons, nous partons en voyage à la découverte de nouvelles cultures, de nouveaux paysages, on s'imagine toutes ces chansons. C'est un peu comme la sensation que nous pouvons avoir en lisant un livre sauf que là nous n'avons rien à faire, juste profiter. On a tous une musique qui, quand nous l'entendons, nous fait dire : « Oh ! celle-ci, elle me rappelle cela », on a tous une chanson qui a bercé notre enfance, tous un morceau qui nous a fait pleurer parce qu'il nous faisait penser à une personne que l'on a aimé. Alors oui écouter de la musique n'est peut-être rien mais sans elle que ferions-nous ? 

 

Commentaires

 

            Aïe ! Voilà une bien étrange production… Je crains que son auteur n’ait peut-être pas bien lu les consignes qui accompagnaient le sujet. En effet, ce travail s’apparente davantage à une sorte de texte argumentatif où seraient défendues les vertus de la musique qu’à un poème à la manière de Delerm. Alors certes, il y a bien quelques figues de style, mais il s’agit surtout d’énumérations. Il faudrait utiliser davantage de comparaisons, de métaphores, de personnifications, ainsi que des jeux sur les sonorités. Par ailleurs, l’usage quasi constant de « nous » est ici malvenu.

            Point positif : la langue est correctement maîtrisée, ce qui n’est pas rien.

            Au final, cette production est en bonne partie hors-sujet. J’invite l’élève qui l’a produite à relire les conseils donnés et à s’inspirer du travail fait par ses camarades. Il arrive parfois qu’on tombe un peu à côté mais ce n’est pas grave !

 

 

 Attention : le gang des amateurs de vers libres est de retour !

 

                                                                    Marcher pieds nus dans le sable chaud

 

Chaleur accablante mais joie excitante.

Le voilà, ce moment tant attendu, après six heures interminables de trajet, serré entre deux valises à l’arrière de la voiture.

Le voilà, ce moment où l’on pose enfin les pieds dévêtus et refroidis sur le divin sable blond et chaud de la Méditerranée.

On ôte aussitôt des chaussures devenues étouffantes et on se met à courir.

En un court instant, cette sensation de chaleur envahit tout le corps.

Ces petits grains si doux caressent la peau comme de la soie.

Le sable brille, il étincelle. Il éblouit.

Les cheveux volent dans la brise tiède du littoral.

En face, l’océan à perte de vue.

Puis, un sentiment de liberté nous envahit.

On entend les vagues qui s’échouent et les enfants qui jouent.

Puis, on avance tout droit, tout en se dépêchant. Le sol est brûlant.

Mais c’est ça, ce plaisir.

Le plaisir de ressentir cette abondante chaleur nous envelopper les pieds.

Sur les lèvres, le goût salé se fait sentir dès qu’on les effleure.

La mer est toute proche.

On commence à percevoir l’air marin, ce doux vent iodé.

Les mouettes font part de leur plus beau concert.

On se retourne et on fixe ces flambées dansantes de chaleur s’évaporer du sol.

On veut se balancer, de gauche à droite, avec elles.

On voit aussi les traces de pas creusées dans le sable humide.

On avance une dernière fois et on dépose notre main creuse dans l’eau salée.

On en boit une gorgée.

Les vacances peuvent commencer.

 

 Commentaires

 

            Voilà un travail absolument irréprochable en ce qui concerne la maîtrise de langue, et ce n’est pas rien ! Je n’ai pas eu à corriger la moindre petite faute et je vous assure quel, lorsque tel est le cas, il est bien plus facile de savourer un texte.

            Est-ce bien un travail « à la manière de Delerm » ? Le choix du vers libre échappe un peu aux attentes, il est vrai. Mais, pour le reste, toutes les composantes attendues sont là.

            Au final, c’est une très belle production ! Bravo !

6 avril 2020

Petits plaisirs 12 et 13

Comme dans les tableaux du Douanier Rousseau,
Y'a des perroquets bleus qui boivent du lait d'coco,

Comme dans les tableaux du Douanier Rousseau,
Y'a des poissons tropicaux
Pleins d' piquants sur le dos, oh oh, oh oh, oh oh…

 

Comme dans les tableaux du Douanier Rousseau,
Y'a des soleils de feu cachés dans les roseaux,


Comme dans les tableaux du Douanier Rousseau,
Y'a des p'tits singes amoureux
Qui jouent les Roméo, oh oh, oh oh, oh oh…

 

                                                                  Une lettre échouée


     Quel plaisir d'écrire, surtout lorsqu'une émotion forte nous envahit. Dans ces moments-là, prendre du temps, se poser à son bureau avec seulement une feuille, un stylo. Être installé confortablement et imaginer, s'échapper du monde réel. Laisser notre plume s'envoler et effleurer le papier, c'est la meilleure façon de tout changer, de tout oublier. Voir la situation et les problèmes sous un autre angle et les changer en de magnifiques textes ou poèmes que personne ne lira, c'est l'une des meilleures façons de positiver. Et si personne ne les lit, c'est pour ne pas être assailli par les critiques. Puisque même dans les moments douloureux, il y a toujours une façon d'être heureux. Et écrire en fait partie. C'est comme dessiner un soleil scintillant sous une averse orageuse. Et on ne sait pas combien de temps ni quelle ampleur la chose prendra mais on y va, on écrit, on taille nos souvenirs, pour trouver ce soleil. Il se cache, il fuit les problèmes, mais pour le retrouver, on ronge nos pensées et on les rend plus gaies. Puis on les étale sur des morceaux de papier pour enfin nous en libérer.

 

Commentaires 

             Voilà un texte assez court (un peu trop…) et qui m’a demandé de corriger pas mal de fautes… Mais il contient de belles images et de très jolies formules, notamment « ronger ses pensées », « tailler ses souvenirs ». C’est très subjectif bien sûr, mais j’aime beaucoup.

            Le sujet est compris et, globalement, ses attentes en sont respectées.

            Quant à la qualité de l’expression, exception faites de ces fautes d’orthographe que j’ai éradiquées, l’ensemble est de qualité.

            Et oui : ça fait du bien d’écrire ! Ecrivez jeunes gens, écrivez !

 

 

 Ah tiens ! Voilà que les vers libres font leur retour…

 

                                                     S’enterrer les pieds dans le sable

 

C’est toujours la même chose : oublier notre vie morose.

Oublier la pression du travail, des cours et la routine.

Enfin sentir la chaleur intense depuis tout ce temps.

Sentir l’odeur des vacances qui arrivent et les soirées tardives.

Arriver sur la plage, voir ce que ce paysage dégage.

On sort de la voiture à toute vitesse.

On sent cette odeur de la mer et du plein air.

On court à toute vitesse, le plus vite possible pour y arriver.

On soulève notre serviette sacrée dans le sens du vent. Soudain, la situer sur le sable et s’installer.

Passer ses pieds sur le sable pâle.

On commence à creuser. Creuser pour former des cavités, cacher ses pieds comme pour les camoufler.

On a déjà le goût de l’eau de mer aux lèvres.

On y est : sentir cette sensation, cette chaleur et cette fraîcheur.

Entendre la plus belle chanson des oiseaux.

Toucher le sable granuleux tel un trousse-pet.

Voir les autres se moquer de nous.

Mais on s’en fiche car c’est notre plaisir.

Sentir les vacances, la bonne humeur et la joie grimpante.

On l’a attendu depuis longtemps.

Sentir comme une sensation intense avec le soleil éclatant.

Une satisfaction que peu de personne peuvent ressentir.

S’enterrer les pieds avec un sourire aux lèvres.

Puis les enlever et recommencer.

Cela est le vrai plaisir.

Entendre le bruit des vagues, les rires, la joie.

On se prend pour un roi.

Une vue indescriptible.

Ceci est juste irrésistible.

Cela est comme quelque chose que chaque personne mérite.

Le bonheur.

 

Commentaires

 

            Voilà encore une production singulière, sur la forme comme sur le fond. Cette écriture en vers libres est assez troublante et il me semble qu’elle a une vraie force évocatoire. C’est bien joué !

            Le sujet est respecté, aussi bien dans sa dimension poétique que syntaxique.

            J’ai dû corriger quelques fautes et certaines formules mériteraient d’être revues mais l’expression est satisfaisante dans l’ensemble.

            Qu’on me donne du sable !

4 avril 2020

Petits plaisirs 10 et 11

      C’est reparti ! Soyez les bienvenus dans le monde poétique des élèves de troisième !

 

      Ah ! Voilà un travail singulier : trois plaisirs pour le prix d’un… Bon… Pourquoi pas ? Savourez !

 

      Moi, j'adore sortir de la douche et me sécher avec une serviette chaude.

      On est là, on se sent bien, on est sous la douche. Chaque goutte chaude réchauffe par sa chaleur notre chair. Une température parfaitement adaptée. Une température si équilibrée. Une température simplement rêvée. L'eau coule sur notre corps, le flot ruisselle avec nos pensées. On se laisse peu à peu aller, on se met à rêvasser, on se laisse submerger. Et puis il y a ce nuage de buée, ce voile lourds qui nous emprisonne : il nous murmure de rester. Mais on le sait, il faudra sortir et briser la cloche de verre responsable de notre quiétude. On profite un dernier instant avant de couper l'eau. Elle ne coule plus. Seules, quelques larmes, tombent encore. On entend les dernières gouttelettes. On ouvre, cette fois, la porte : une sorte de froid nous recouvre. C'est comme si la bise était venue alors, on frissonne. Et ces infimes secondes paraissent plus longues et grandissimes. On s'empresse d'attraper une serviette... Celle-ci était sur le radiateur et c'est là tout le bonheur. Elle nous prend dans ses bras et nous réchauffe avec la douceur de sa peau. Le temps se fige, plus rien n'existe, on est léger.

      Mais moi, j'aime aussi m'asseoir devant un feu de cheminée.

      J'adore contempler ces flammes capricieuses et imprévisibles qui dansent et tourbillonnent sur les braises chaudes. Admirer ce tableau vivant aux milles teintes écarlates. Le feu flamboyant consume peu à peu le bois, on peut entendre ses petits craquements : il suffit d'y prêter attention et de tendre un peu l'oreille. Et puis il y a cette odeur, cette odeur de bois brûlé, cette odeur que tout le monde connaît. Cette odeur, c'est la forêt, les sapins et les bouleaux. Cette odeur qui nous embaume. Cette odeur, elle est dans la pièce, elle est partout. Et j'aime bien m'approcher un peu des flammes, tendre mes mains pour sentir la chaleur. Vous pensez que je suis frileuse ? Peut-être un peu...

      Ce que j'aime bien aussi, c'est dessiner sur les vitres quand il y de la buée

      Qu'on soit sur un miroir ou simplement sur les carreaux d'une fenêtre, on a toujours envie d'y laisser ses empreintes. Ce que je préfère, c'est quand je suis dans la voiture. On pose son doigt sur la vitre et il commence à devenir froid, et plus on dessine, plus notre doigt se transforme en glaçon. On imagine, on dessine mais ça ressemble plutôt à Halloween. On se prend pour Picasso, pinceaux absents. Le résultat n'est jamais très fin, ce sont des dessins grossiers, manqués, ratés, et déformés. Sinon, on essaye d'écrire à l'envers, pour que les autres puisse lire : on écrit des lettres énormes et on finit avec plus aucune place, on efface. Il suffira d'attendre que le froid recouvre les figurés pour à nouveau recommencer.

 

 Commentaires 

            Pas facile de commenter un travail aussi… « audacieux » ! D’un côté, nous avons là trois plaisirs minuscules pour le prix d’un : il y a de quoi se réjouir ! De l’autre, cette prise de liberté est une entorse aux attentes du sujet… Voilà peut-être une âme libre qui a revendiqué le droit de ne pas faire comme demandé… Ou quelqu’un qui sait très bien que j’aime cette façon de s’affranchir des règles… tout en les respectant. Un art très difficile ! Je vais laisser les lecteurs juger de la pertinence et de l’impertinence d’un tel choix...

            Du reste, nous sommes bel et bien là face à un / des poème(s) en prose, comme en témoignent, dans ces travaux comme dans tant d’autres, l’abondance de figures de style et les jeux sur les sonorités. Le style « à la Delerm » est globalement respecté.

            Dans l’ensemble, l’expression est de bonne qualité. Il y a quelques petites maladresses dans l’expression, mais rien de très significatif. A noter que j’ai tout de même dû corriger une petite dizaine de fautes…

            Au final, c’est un bel ensemble !

 

 

 

      Décidément, le confinement rend audacieux ! Je n’ai pas volontairement mis ces deux productions ensemble : elles se suivaient dans l’ordre où me sont parvenus les commentaires. Et voilà que, là aussi, on joue avec les conventions en me proposant un poème en... vers libres ! Bon… pourquoi pas après tout ? Je ne peux pas décemment vous vanter sans arrêt Baudelaire et, dans le même temps, vitupérer contre vos élans de folie !

 

                                                               Le terrain vert

Mener la danse en cadence et être le maître du jeu.
Cette passion nous enivre dès l'entrée du stade.
Alors que tous les joueurs se préparent physiquement et tactiquement.
Les règles du jeu envahissent l'esprit gaiement.
On donne à ce personnage un caractère législatif.
Sous son apparence et son jeune âge, on sait qu'il trouvera les fautifs.
Le coup de sifflet retentit… et voilà c'est parti.
On court tous avec les mêmes intentions,
Suivre la courbe du ballon.
Surveiller les signes sensibles de ses accesseurs au score.
On ajuste les comportements tel mère oiseau veillant sur ses enfants.
On possède les lois du jeu afin de rendre des êtres victorieux.
La musique est technique, les cartons sont maléfiques et signe de panique.
Les couleurs graduelles des sanctions suivent le rythme des mauvaises intentions.
On entre ainsi dans le jeu, au milieu d'une horde d'ambitieux.
Qui remportera le titre sous l'égide respectueuse de l'arbitre ?
Quoi qu'il en soit, la partie se termine toujours avec la satisfaction d'avoir accompli une sage action.

 

 Commentaires

     Ah ! Et je fais comment moi pour commenter cette production ? Tssssss…. vous ne me rendez pas la tâche facile !

     Alors, en ce qui concerne la maîtrise de la langue, ce travail est absolument irréprochable, à tous les points de vue. Il y a même une recherche dans le vocabulaire qui mérite grandement d’être saluée.

     Quant au respect du sujet, me voilà sacrément embêté ! A-t-on un texte poétique ? Oui, assurément ! Les marques en sont flagrantes. Est-ce un poème à la manière de Delerm ? Oui et non ! Certains procédés d’écriture sont bien les siens mais d’autres, notamment en ce qui concerne la mise en forme, relèvent davantage d’un autre sous-genre de la poésie. Mais après tout… est-ce bien grave ? Parce qu’au final, c’est assurément un très bon travail et il mérite d’être salué en tant que tel !

 

(Vous avez vu comme le confinement me rend cool ? Vous me rendez des ovnis littéraires et je les regarde voler avec admiration. Je méritais peut-être vraiment d’être enfermé…).

3 avril 2020

Petits plaisirs 8 et 9

Nos œuvres du jour…

 

                                                                                     Jouer de la musique

 

Franchir le couloir du conservatoire et entendre les sons qui y courent fait frémir n’importe quel concertiste. Une sonorité transperce chaque porte, provoquant une cacophonie rendant euphorique. Des papillons de notes voltigent. Parmi ces sons se joue la mélodie du bonheur. Une plénitude s’empare alors de chaque parcelle du corps. Revigoré par cette mélodie, on sent un fil imaginaire qui attire jusqu’à une salle.

Une fois le seuil passé, on pénètre dans un autre monde. On s’assoit, on tend la main vers la guitare et on sent son cœur se gonfler de bonheur. Une envie de gratter picote alors les doigts. Voilà ce moment tant attendu : les premières notes s’élèvent vers le ciel comme une nuée d’oiseaux. Les sons effleurent les cordes et les partitions dansent afin que la mélodie ne s’arrête jamais. Un fredonnement qui émane des cordes vocales se mélange à la musique. La mélodie tournoie autour du guitariste. Un tsunami d’émotion déferle alors sur la salle. Le bonheur : voilà le terme approprié lorsqu’on partage ces moments de plaisir.

A la dernière note, le silence tombe. Une fois ce moment passé, les méandres du cerveau se reconnectent les uns après les autres, laissant percevoir les sons plus ou moins mélodieux qui nous entourent au quotidien.

 

            Vous savez quoi ? Je suis en train de me dire que pour obtenir de belles productions écrites, il faut confiner les élèves… J’en prends bonne… note !

            Encore une fois, c’est un très bon travail et je commence à manquer de vocabulaire pour signifier la qualité des travaux que vous m’avez envoyés. La poéticité de cette production est évidente, notamment à travers les nombreuses métaphores. Peut-être que quelques jeux supplémentaires sur les sonorités auraient été les bienvenus… Mais il est vrai qu’il n’est pas facile de tout combiner.

            Pas grand-chose à redire en ce qui concerne la qualité de l’expression. J’ai corrigé deux ou trois petites fautes ; et c’est tout. J’apprécie notamment la qualité du vocabulaire.

 

 

  

                                                                          Lire au soleil


            Sortir de chez soi, humer le doux air de la ruralité, sentir l’astre d’Hélios qui scintille de plus belle d’heure en heure, se rendre sur la douce pelouse de son jardin et mettre en place un endroit où la lecture sera reine en cette partie de la journée. Elle règnera jusqu’au moment où la nuit décidera d’étendre son manteau noir sur la silencieuse campagne. Elle règnera jusqu’au moment où la lassitude prendra au cou. Elle règnera jusqu’au moment où les lettres auront trop énervé.

             S’asseoir à demi à l’ombre, à demi à la lumière, sentir la brise effleurer en parcourant le merveilleux monde des lettres. Quel plaisir de parcourir les mots, de sembler courir à travers les lignes, de traverser les pages en s’émerveillant de ce que provoquent les lettres, les unes à la suite des autres, des sensations uniques et merveilleuses. Découvrir les pages d’un ouvrage rempli d’encrage et de mots habilement placés, tel l’œuvre d’un mage, emplit le visage de magnifiques images.

On aime plus que tout parcourir les livres, à la fois bercé et aveuglé par les rayons du roi du système solaire. Les lettres enveloppent et enivrent et les lignes entraînent dans une folie de lecture à la fois douce et tumultueuse. Les pages s’enchaînent et délivrent des chaînes sans pitié de ce monde qui donne la migraine, les mots se déchaînent comme s’ils venaient d’une fontaine et donnent l’illusion d’être seul au centre d’une plaine, quelle aubaine ! L’émotion couplée à la passion du feuilletage d’ouvrages est aussi satisfaisante que de sentir l’herbe fraîchement coupée sous les pieds, éclairée par la magnifique lumière du Soleil.

Le moment de lecture semble tellement détaché de notre monde qu’on prie toute l’Olympe pour que jamais cela ne cesse. Les lettres, les mots, les phrases, les pages forment un monde merveilleux qui fascine. Pourrait-on un jour contempler un univers d’un semblable éclat dans l’imparfaite illusion d’utopie qu’est notre monde ? Les pages illuminées par l’éclat de Phébus donnent une magie supplémentaire et incomparable à l’émotion voguée par les mots.

 

 

 

Quel professeur ne saurait être ravi devant une telle évocation des plaisirs de la lecture ? Pas moi en tous cas ! Nous avons là un très beau texte dont je suppose que beaucoup parmi vous ont déjà deviné l’auteur… La maîtrise de l’expression est admirable : syntaxe, richesse du vocabulaire, maîtrise de l’orthographe, tout y est ! Un petit bémol peut-être : une certaine propension à l’emphase parfois… Le style est peut-être parfois un peu « too much » pour un travail à la manière de Delerm. Mais je ne saurais décemment reprocher à un élève de trop bien écrire…

Pour ce qui est du « à la manière de », je dois surtout saluer la dimension poétique de ce travail. Les figures de style abondent de tous les côtés ! Les jeux sur les sonorités sont très fréquents. Presque trop : ils conduisent parfois à utiliser des mots légèrement maladroits dans le contexte. Rien de bien répréhensible. Un carton jaune néanmoins : il y avait, dans la version originale, plusieurs marques de la première personne ! Attention ! J’ai eu tôt fait de les gommer afin que cette production réponde au mieux aux attentes du sujet.

Allez ! Prenez vite un bon bouquin et aller goûter aux plaisirs ici décrits !

 

A bientôt !

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1 avril 2020

Petits plaisirs 6 et 7

Et c’est reparti pour un tour !

 

                                                                           Le pouvoir des fleurs

 

C’est comme ça presque tous les printemps. On sort dehors dès que les premiers rayons de soleil apparaissent.  On admire les fleurs qui nous dévoilent leurs couleurs et leurs parfums qui égayent le paysage et nous émerveillent.
On en cueille un bouquet pour notre famille, ça fait toujours plaisir de recevoir des fleurs, ça donne du charme à l’intérieur de la maison et dépose une douce odeur envoûtante. On peut en faire des colliers, simplement les admirer ou en cueillir juste pour s’amuser. S’amuser à quoi ? S’amuser à enlever les pétales un par un en disant :

« Je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout. »

Et dès qu’on a la malchance d’enlever deux pétales à la fois, on ressent ce sentiment de frustration qui nous envahit. Alors, on est obligé de recommencer puisqu’on veut absolument voir tomber un pétale à la fois sur le beau tapis vert qui orne la Terre.

Oui, en effet, c’est joli de les voir tomber. On dirait de la neige parfois colorée. Ça virevolte dans tous les sens, puis disparaît dans l’herbe comme si de rien n’était et on ne les revoit que si l’on observe attentivement (pour les plus petits pétales) le sol.

Comme c’est bon de retirer les pétales d’une fleur pour admirer son cœur que les abeilles apprécient tant et de pouvoir toucher la douceur de ces feuilles d’or aux mille couleurs.

Et, c’est à cet instant précis qu’on se dit que la vie est belle et que les petits moments de bonheur sont vraiment les meilleurs !

 

 

Voilà une excellente production qui s’est avérée des plus faciles à corriger tant l’expression y est irréprochable ! Je me suis contenté de transformer le « tout » de la première phrase en « tous » et le tour était joué !

Une fois de plus, le sujet a été parfaitement compris (en fait, je sasis pourquoi : vous avez un enseignant formidable qui expose si bien ses attentes, avec une telle clarté, une si grande limpidité que vous ne pouvez que tout réussir. Hé ! On ne se moque pas : ça va faire trois semaines que mon ego est confiné là !) et la dimension « à la manière de » est respectée.

Si je devais pinailler un peu, je dirais que je regrette peut-être le côté un peu « conventionnel », voire « cliché » de certains passages. Par exemple, « le beau tapis vert » en guise de métaphore pour l’herbe ou l’assimilation de la chute des pétales à celle de la neige. Je pense qu’il est possible de faire preuve d’un peu plus d’originalité, de folie afin de proposer une nouvelle vision des choses, but si souvent recherché par la poésie. Des idées ?

 

Ah ! Ce texte a réveillé un souvenir… On aime ou pas mais je pense qu’il faut connaître… Je partage : https://www.youtube.com/watch?v=krNRHxUPZS8

 

                                                      Regarder le soleil se coucher sur l'océan


     Regarder le soleil se coucher sur l'océan, cela signifie la fin...

     La fin ? Celle du jour, celle de la vie !

     Le soleil disparaissant, c'est comme une bougie qui s'éteint au loin.

    Tout est calme, les vagues ont disparu, la couleur de l'océan aussi, les derniers rayons du soleil font naître des nuances originales et sans égales. L'harmonie des couleurs devient presque divine. C'est la fin, le chemin lumineux mène à l'horizon comme une issue fatale. L’âme vogue tel un navire fantôme à la recherche d'une terre. Le vent   murmure une douce mélodie pour accompagner les pas vers cette lumière aveuglante et attirante.

    Et d'un seul coup plus rien, tout a disparu : le soleil, l'océan, le vent et les nuances.

    Tout est noir, silencieux, inquiétant, effrayant.

    On erre dans ce néant flottant au-dessus du corps comme un papillon de nuit.

    Peu importe : au petit matin, tel un phénix qui renaît de ses cendres, on s'illumine...

  

 

Décidément, chers élèves, vous me vendez du rêve ! Ca tombe bien : il y en a grand besoin en ce moment !

Que dire ? C’est un travail bien rédigé, très doux et qui fait la part belle aux images poétiques, qui plus est en évitant l’écueil des clichés, dans lesquels il aurait pourtant été facile de tomber avec un tel choix. Je regrette seulement qu’il ne soit pas un plus long… Si de nouvelles images viennent à naître dans l’esprit de son auteur, il ne faudra pas hésiter à les ajouter.

Je n’ai absolument rien à redire en ce qui concerne la maîtrise de la langue. Je me suis permis de modifier quelques mots pour gommer les marques de la première personne et rendre le texte plus impersonnel… mais d’autant plus touchant que, au final, tout le monde peut s’y projeter. Il est parfois bon que « je » s’efface un peu. C’est d’ailleurs ce que je vais faire…

 A demain ! 

31 mars 2020

Petits plaisirs 4 et 5

Et voici deux nouvelles productions ! Bonne lecture !

 Remarque : j’ai reçu des messages de la part de plusieurs élèves qui s’inquiètent de ne pas voir apparaître leur texte dans la section « Commentaires ». Pas de panique ! C’est tout à fait normal ! En effet, tous les commentaires sont soumis à mon approbation, notamment afin d’éviter que tout et n’importe quoi ne soit publié. Non que j’aie cette crainte en ce qui vous concerne, mais je veux pouvoir lire vos travaux, rectifier quelques coquilles, adapter la mise en page… avant qu’ils ne soient offerts à tous. Donc, tout va très bien !

 

                                                                        La moisson

 

A cette période de l’année où les jours sont longs et lumineux, tout le monde parle de vacances. Mais à la maison, avant les vacances, il y a un gros travail de récoltes. D’une part les céréales et d’autre part la paille et le foin qui seront utilisés pour l’hiver prochain. Et oui, on y pense déjà !

Chaque matin où il fait doux et sans trop de rosée (et où la rosée a retenu ses plus nombreuses larmes ?) annonce une belle et longue journée. Je (Attention : pas de « je » ! On part avec son papa…) vais avec papa pour la préparation de la bête, il faut souffler chaque partie de son corps afin d’enlever toute la poussière de la veille. Il faut mettre un peu de graisse afin que chaque articulation ne souffre pas de cette dure journée qui l’attend. Elle ronronne tranquillement tel un chat qui se repose avant d’aller chasser. Et voilà, la bête est prête, nous (on monte… : travail à la manière de 😊 ) montons à son échelle et nous nous installons dans la cabine de la moissonneuse batteuse.

C’est alors que dans un silence religieux et avec beaucoup de concentration papa (le paternel ? le maître du jeu ? l’artisan de Cérès ?) met toutes les fonctions en route et pousse un levier pour faire avancer l’engin. Le ronronnement puis le mouvement circulaire des rabatteurs me berce un peu. Quelques bips d’alerte me (à supprimer) font sursauter.

Puis, après quelque aller-retour, le moment que j’attends le plus arrive, le signal sonore retenti : la bête a le ventre plein. Il faut vider le blé récolté dans une remorque. Comme une pieuvre, un bras se déplie ; papa se place à côté de la remorque et là, par un mécanisme qui me laisse sans voix, le blé ressort de la bête pour tomber dans la remorque.

Enfin, je descends de la moissonneuse et dis à papa que je me dégourdis un peu les jambes. Il repart et moi j’en profite pour monter dans la remorque. Pour moi surgit alors le meilleur moment, le plus doux souvenir de mon enfance : marcher pieds nus dans le grain encore tiède et en même temps des milliers de chatouilles.(et savourer des milliers de chatouilles).

 

 

            Décidément, vous me surprenez tous ! Ce n’est pas que j’aie douté de vos talents mais je vous ai proposé un travail fort difficile et j’ai là encore une production de très belle qualité.

            Concernant la compréhension du sujet, dans l’ensemble, c’est très bien. Nous sommes bien dans l’évocation d’un petit plaisir récurrent. Il faut simplement corriger un point précis, à savoir le choix des pronoms. Eh oui ! C’est, je le répète encore une fois, un travail « à la manière de ». Alors, chère élève, il te faudra traquer les « je », les « nous » et les éradiquer. Parfois, cela implique une reformulation totale de la phrase et je t’ai fait quelques suggestions pour aider un peu. Libre à toi de t’en inspirer… ou pas !

            Quant à la maîtrise de l’expression, elle est de très bonne qualité. Il y a simplement quelques petites fautes à corriger et deux ou trois soucis dans la syntaxe. Tu auras tôt d’améliorer tout ça !

            Enfin, je tiens à signaler un des points forts de ce sujet : l’abondance des figures de style. Les métaphores sont très nombreuses et produisent leur effet : elles permettent une nouvelle vision de la réalité et, surtout en ce moment, nous en avons grand besoin !

 

 

                                                                                            L'odeur enivrante



     L’été approche, les vacances sont proches. Oubliés les écoliers, les salles pour étudier et le brevet, à nous la liberté. On devine le soleil et l’herbe fraîchement coupée.

     Chaque semaine, le même rituel revient. On enfile la vieille paire de baskets, on remplit la tondeuse d’essence comme on donne un biberon à un bébé. On tente mille et une fois de démarrer et lorsqu’on est prêt à abandonner, un rugissement se fait deviner.

Enfin prêt à agir, à sentir cette odeur qui fait ressentir tant de plaisir. On s’élance rapidement afin d’y parvenir. Quelques minutes suffisent pour sentir un subtil soupçon de satisfaction. On s’installe pour marquer ce moment si délicat. L’odeur enivre notre âme, apaise nos souffrances, amène nos pensées vers de la positivité. L’herbe coupée est enivrante, apaisante et satisfaisante.

On sollicite tous nos sens.

Allongé sur la terrasse, envahi par des souvenirs lointains, on se souvient.

 

 

            Décidément, le confinement vous inspire ! Car là aussi, c’est une bien belle production ! Un sujet parfaitement compris et une maîtrise de la langue quasiment irréprochable (je me suis permis d’apporter deux ou trois rectifications, rien de très significatif.)

            Des efforts ont été faits pour « poétiser » l’ensemble, aussi bien avec des jeux sur les sonorités que les figures de style : métaphores, comparaisons, accumulations sont au rendez-vous !

            J’ai juste un bémol à apporter : comme l’aurait dit Cyrano de Bergerac : « C’est un peu court jeune fille ! ». Prendre le temps de la réflexion pour ajouter quelques lignes serait une très bonne idée…

 

            Au passage, concernant cette citation tronquée de Cyrano de Bergerac… je ne me souviens pas vous avoir lu la si célèbre « Tirade du nez ». Un passage si grandiose qu’on lui a même donné un nom ! A lire impérativement !

 

Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac (Acte I, scène 4)


     Cyrano répond au Vicomte de Valvert qui le provoque en lui disant : « Vous…. vous avez un nez… heu… un nez… très grand. »

 

Cyrano


Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !
On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…
En variant le ton, – par exemple, tenez :
Agressif : « Moi, monsieur, si j’avais un tel nez,
Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse ! »
Amical : « Mais il doit tremper dans votre tasse
Pour boire, faites-vous fabriquer un hanap ! »
Descriptif : « C’est un roc ! … c’est un pic ! … c’est un cap !
Que dis-je, c’est un cap ? … C’est une péninsule ! »
Curieux : « De quoi sert cette oblongue capsule ?
D’écritoire, monsieur, ou de boîte à ciseaux ? »
Gracieux : « Aimez-vous à ce point les oiseaux
Que paternellement vous vous préoccupâtes
De tendre ce perchoir à leurs petites pattes ? »
Truculent : « Ça, monsieur, lorsque vous pétunez,
La vapeur du tabac vous sort-elle du nez
Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
Prévenant : « Gardez-vous, votre tête entraînée
Par ce poids, de tomber en avant sur le sol ! »
Tendre : « Faites-lui faire un petit parasol
De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! »
Pédant : « L’animal seul, monsieur, qu’Aristophane
Appelle Hippocampéléphantocamélos
Dut avoir sous le front tant de chair sur tant d’os ! »
Cavalier : « Quoi, l’ami, ce croc est à la mode ?
Pour pendre son chapeau, c’est vraiment très commode ! »
Emphatique : « Aucun vent ne peut, nez magistral,
T’enrhumer tout entier, excepté le mistral ! »
Dramatique : « C’est la Mer Rouge quand il saigne ! »
Admiratif : « Pour un parfumeur, quelle enseigne ! »
Lyrique : « Est-ce une conque, êtes-vous un triton ? »
Naïf : « Ce monument, quand le visite-t-on ? »
Respectueux : « Souffrez, monsieur, qu’on vous salue,
C’est là ce qui s’appelle avoir pignon sur rue ! »
Campagnard : « Hé, ardé ! C’est-y un nez ? Nanain !
C’est queuqu’navet géant ou ben queuqu’melon nain ! »
Militaire : « Pointez contre cavalerie ! »
Pratique : « Voulez-vous le mettre en loterie ?
Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! »
Enfin parodiant Pyrame en un sanglot :
« Le voilà donc ce nez qui des traits de son maître
A détruit l’harmonie ! Il en rougit, le traître ! »
– Voilà ce qu’à peu près, mon cher, vous m’auriez dit
Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit
Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,
Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres
Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !
Eussiez-vous eu, d’ailleurs, l’invention qu’il faut
Pour pouvoir là, devant ces nobles galeries,
me servir toutes ces folles plaisanteries,
Que vous n’en eussiez pas articulé le quart
De la moitié du commencement d’une, car
Je me les sers moi-même, avec assez de verve,
Mais je ne permets pas qu’un autre me les serve.

 

N’est-ce pas divinement envoyé ?! Et ça fait des années que j’ai envie de demander aux élèves de l’imiter en prenant, par exemple, les oreilles… Si vous avez un peu de temps libre…

30 mars 2020

Petits plaisirs 2 et 3...

Et hop ! un nouvel article afin de faire le point sur vos travaux.

 Après mûre réflexion, voilà comment je vais procéder : chaque jour, j’essaierai de mettre en ligne un nouvel article qui comportera deux travaux que j’aurai corrigés (je tiendrai compte de leur ordre d’arrivée et j’essaierai de proposer un travail bien réussi et un autre un peu moins concluant). Pas davantage afin de permettre à chacun de prendre connaissance de l’ensemble sereinement (et aussi parce que je suis passablement débordé et que c’est très long de corriger une production et de tout taper !). A moins que l’auteur de la production ne le souhaite, je n’indiquerai pas son nom. J’ai bien remarqué que lorsque je lis des travaux en classe, certains n’apprécient pas trop. Or, je veux que ces productions soient l’occasion de passer un bon moment, d’apprendre, de s’améliorer et en aucun cas de se sentir mis à mal par des critiques ou gênés d’être loués. (Désolé pour Silène qui a essuyé les plâtres…)

Ensuite, chaque élève pourra retravailler son texte en prenant en compte mes commentaires. Afin de l’aider, je vais mettre en gras les mots qui comportent une faute et en italique les passages à remanier. Parfois, entre parenthèses, je pourrai faire quelques suggestions. Je prendrai la liberté d’ajouter çà et là une virgule ou de corriger quelques coquilles. Puis il me le renverra et me précisera alors s’il souhaite que j’indique son prénom. J’espère que cela vous convient… Si vous avez des suggestions, je suis à votre écoute 😊

Et avant de commencer, je tiens à vous remercier d’avoir ainsi joué le jeu ! Bonnes lectures !

  

La station essence

 

C’est presque toujours à la fin des cours, en fin de semaine qu’on se rend au supermarché. A la sortie de l’école, on a hâte que la voiture familiale soit là à nous attendre. On sait qu’à cette occasion on passe par la station essence où on se réjouit d’avance des essences plaisantes et abondantes qui pourrons caresser notre odorat et les sensations agréables qui en seront dégagées (qui s’en dégageront ? qui en naîtront ?). Alors que tous les écoliers se réjouissent d’être en week-end, on a juste une envie, c’est que la jauge du réservoir nous réserve ce besoin de le remplir. On rentre dans la voiture ; en se penchant pour saluer notre famille, on regarde discrètement s’il y a besoin d’aller à la pompe à essence. Le plaisir de savoir d’avance ce qui nous attend nous rend de très bonne humeur.

On arrive à la pompe à essence :

« Je peux venir avec toi ? »

La réponse est toujours la même et est évidente. Il est simple de rester près du pistolet qui semble susciter une corvée pour celui qui le tient et qui sent la forme du manche du pistolet, mais c’est un bonheur pour celui qui le sent et qui entend le merveilleux (propose un autre adjectif plutôt…) son que la substance produit en allant dans le réservoir. L’essence nous appelle et le jerricane nous tend les bras. On est dévoré par le bruit et l’odeur. Toutes les voitures partent mais on reste pour stimuler notre odorat. Les bidons sont pleins, plein de substances merveilleuses dont l'odeur est égale à celle des roses.

Il faut qu’on approche le jerricane jusqu’à notre nez, pour qu’une une sensation magique s’injecte en nous. Parfois même on se demande quel goût pourrait avoir cette substance. Si la substance avait le même goût que son odeur, aucun doute, on la boirait. La plaisante odeur envahie les stations essence. « Essence » : quel mot somptueux ! Cette substance ne sert pas juste à faire avancer toute sorte d’automobile, non elle sert aussi à faire avancer le bonheur et le plaisir qu’elle émet avec sa douce odeur. Certes chez certain elle peut procurer de la peur, mais soyez aimable et admettez son odeur. En ignorant cette dernière, vous faites une grave erreur. Les bidons sont vides car il faut repartir et que le seul conducteur du bonheur est l’essence.

On a envie que ça dure une éternité, mais dans un long silence on entend :

« On y va ! »

 

 

Waouh ! C’est là un très bon travail et d’une belle longueur ! Tu as eu une idée pour le moins originale et qui colle parfaitement à l’esprit du livre de Delerm et, fatalement, au sujet donné.

Dans l’ensemble, je suis assez stupéfait par les efforts déployés pour « poétiser » ton texte. Il y a une vraie recherche sur les figures de style et les sonorités. Sans compter que tu as parfaitement su tenir compte de tous les procédés utilisés par Delerm. Chapeau !

La maîtrise de la langue est de très bonne qualité. Je t’invite simplement à corriger les quelques fautes repérées et à reformuler les passages un peu maladroits. Souvent, ta volonté de « faire poétique » a pris le dessus sur la syntaxe ou sur le sens. C’est d’ailleurs là un écueil dans lequel tombent souvent les élèves.

M’enfin… tout de même… je suis assez impressionné… Un travail fait seul, comme ça, sans rien de plus que quelques conseils donnés par le professeur… Bravissimo !

 

 

 

Sous le casque

 

 La première chose que je fais en rentrant chez moi, c’est d'enfiler mon casque sur les oreilles et d'être coupé du monde (de me couper du monde), de ne plus rien entendre, aucune voie, aucun bruit de porte ou de voiture, juste entendre ma musique. C’est l’une des seules choses qui arrivent à me détendre ou à me faire oublier certain moment difficile ou même à me concentrer sur quelques choses.

Une fois que je l'ai enfilé, il n’y a que moi et ma musique, rien d’autre. Il reste que moi et la voie de Snoop Dogg et de Dr.Dre.

Tout le reste n’existe plus une fois que je l’ai mis : mes problèmes n’existent plus, ma vie n’existe plus, je suis enfermé dans ma bulle et je fais le vide dans ma tête, je ne pense à plus rien, à ma vie, à l’endroit où j'irais l'année prochaine.

Même quand je sors pour faire des paniers, je mets mon casque pour jouer en musique.

Quand je pars en voiture avec mes parents, je mets mon casque sur les oreilles, que ce soit pour aller en courses, au match de basket ou même quand on part en vacances. Je l’ai toujours avec moi pour pouvoir m’évader.
Bref une fois mon casque mis, je ne pense plus à rien, je suis seul dans ma bulle et je me détends.

 

 

Sur la compréhension du sujet, il n’y a pas de problème et je trouve même que ton idée est excellente. Je crois que nous goûtons tous ces petits rituels qui nous permettent de nous échapper. Tu as eu une excellente idée de choisir l’un d’entre eux.

Par ailleurs, globalement, de vrais efforts ont été fournis en ce qui concerne la maîtrise de l’expression. Il te faudra simplement corriger les quelques fautes identifiées et revoir les formulations maladroites. Ce sera une excellente façon d’améliorer ton orthographe grammaticale et de chercher à reformuler certaines phrases mal tournées.

Mais attention : il y a un gros souci en ce qui concerne une partie fondamentale de ce sujet, à savoir « à la manière de ». En effet, tu nous racontes bien une expérience personnelle mais à ta façon. Or, le propre de ce type de sujet, assez fréquent au Brevet et même au lycée, c’est qu’il te faut adapter ta façon d’écrire au style de l’auteur. Comment faire ? La réponse est dans un précédent article mais je te la remets ici car je sais qu’elle servira à beaucoup. Lis très attentivement tous les conseils donnés et inspire-toi aussi des deux travaux publiés par tes camarades : celui qui se trouve juste avant et celui intitulé « Choisir un livre » et que tu pourras (re)découvrir dans l’article précédent.

Ton travail, c’est un diamant brut. Reprends-le, travaille-le, cisèle-le et donne-nous envie d’enfiler un masque !

 

Pour écrire à la manière de Delerm : 

- dans un poème en prose, logiquement, il n’y a pas de rimes en fin de vers. Ben oui : y’a pas de vers ! Néanmoins, le poème en prose joue beaucoup avec les sonorités. Vous allez donc utiliser des allitérations (répétitions d’une même consonne) et des assonances (répétition d’une même voyelle).

 

Exemples :

 

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Racine)

(Cette phrase est aussi l’exemple même de l’harmonie imitative = reproduction par le son de ce qui est évoqué. Ici, Racine multiplie le son [s] pour reproduire de sifflement du serpent)

 

Les sanglots longs

Des violons

De l’automne

Blessent mon cœur

D’une langueur Monotone. (Verlaine)

 

- insérez des « vers blancs ». Non ce ne sont pas de vilains petits asticots frémissants ! Il s’agit du nom donné à une phrase de douze syllabes qu’on trouve au beau milieu d’un texte en prose. Or, douze syllabes, c’est un … ? Un… ? Allez ! On réfléchit ! Un alexandrin, oui, c’est bien ça !

 

Exemples tirés de « L’odeur des pommes » (Delerm)

 « La / pluie / bat / les / ca / rreaux / , la / soi / rée / se / ra / longue. »

« Mais le parfum des pommes est plus que du passé. »

« Mais c’est à vivre là, à tenir là, debout. »

         

- usez et abusez des figures de style, notamment de la métaphore. Bien évidemment, comparaison et personnification seront les bienvenues. Ne vous privez pas de lire et relire des poèmes de Francis Ponge (Le parti pris des choses) ou de Jules Renard dans Histoires Naturelles.

 

-  souvenez-vous de votre réaction à la découverte du texte de Camille de Peretti. « Ça pue le réel ! ». Pourquoi ? Nous avions alors parlé de l’hypotypose… Si ça puait le réel, un peu à la manière de cette nausée qui nous gagne en lisant « La charogne » de Baudelaire, c’est parce que ces auteurs s’attaquent à tous nos sens. Alors, au sujet de votre plaisir minuscule, convoquez vos cinq sens : vue, ouïe, goût, odorat et toucher.

 

- révisez bien votre présent de l’indicatif. C’est à ce temps que sont conjugués les verbes dans les textes de Delerm. Un présent de l’indicatif à valeur narrative mais qui, peu à peu, prend une valeur gnomique (nom « savant » du présent à valeur de vérité générale).

 

- le pronom sujet à privilégier est « on ». Notez au passage comment Delerm, finalement, utilise certains procédés afin de donner à son expérience personnelle une dimension plus générale, exactement comme le fait de Peretti. « Je est toi ».

 

- privilégiez un registre de langue courant, mais ne vous privez pas de quelques jolis mots.

 

faites-nous rêver !

 

28 mars 2020

Expression écrite - Compte-rendu

      Plus le temps passe, plus nous avons besoin de poésie pour enchanter nos vies. Alors dans cet article, que j'actualiserai au fur et à mesure des travaux qui me seront "rendus", je vais vous proposer les travaux de la classe et quelques remarques et conseils. Vous pourrez, si vous le souhaitez, reprendre votre travail pour le rendre encore meilleur. Et pourquoi, lors de nos retrouvailles, n'en profiterions nous pas pour les regrouper et en faire une sorte de petit livret, transformant ainsi une expérience désagréable de confinement en quelque chose de positif ? Vos "Je me souviens" vendent du rêve... Ils trouveraient parfaitement leur place dans cette expérience littéraire, non ? 

     Et c'est Silène qui a été la plus rapide pour proposer son texte. Le voici : 

 

                                                                                    Choisir un livre


     Rentrer dans la librairie et se diriger vers les grandes étales sur lesquelles sont exposées d'immenses rangées de bouquins, sans fin. L'envie de lire nous saute alors à la gorge, sans nous prévenir, sans nous permettre de nous prémunir qu'à l'avenir, nous ne ferions plus que de lire. Toucher des yeux les couvertures des livres au fur et à mesure de notre exploration. Comme une simple coïncidence, il est posté de nous, dans l'espérance de nous faire entrer en transe. Voilà, on a trouver notre bonheur, notre âme sœur, il nous est offert tel une fleur et c'est pour cela qu'il vient transpercer notre cœur. Le saisir d'une poigne de fer de peur qu'il ne tombe à terre. Le retourner pour lire le résumé : non ! On sait déjà qu'il nous est destiné, à nous et rien qu'à nous. On devine à travers son épaisseur que ce livre est fait de pleurs, de mœurs et d'histoires de cœurs, mais pas que. Des aventures aussi dures que de l'acier, aussi palpitantes sur papier que dans la réalité, aussi touchantes qu'un enfant qui se met à pleurer. En faisant défiler les pages de ce livre, nous n'avons plus l'impression d'êtres dans ce monde que tout le monde saccage, plus l'impression d'êtres dans une cage. En s'arrêtant sur certaines pages, on lit quelques brides de phrases tout en se créant des images. Sans une seule hésitation, que Dieu implore notre pardon, nous dévorons notre acquisition.

    

Commentaires :

 

     Ce qui m'a le plus frappé en te lisant, c'est assurément la qualité et la fréquence de tes jeux sur les sonorités. Ce texte, assurément, mérite d'être lu à voix haute ! Et je te félicite d'avoir ainsi multiplié les allitérations et les assonances. C'est là un exercice difficile qui demande beaucoup de ressources en terme de vocabulaire. 

     Naturellement (mais il est bon de le préciser), tu as parfaitement compris le sujet. Oserais-je avouer que, de façon particulièrement subjective, je loue ton choix ? :p

     Je remarque aussi que tu t'es efforcée d'utiliser fréquemment des figures de style, comme demandé : c'est très bien ! 

     Enfin, l'ensemble est bien rédigé : la syntaxe est globalement correcte, les fautes sont peu fréquentes et la conjugaison n'a pas eu à souffrir ! 

 

            Voici quelques conseils pour améliorer l'ensemble : 

- « harmonise » le choix des sujets : parfois tu utilises « nous », parfois « on » et, parfois, de l’infinitif. Le mélange de « nous » et de « on » doit toujours être évité. Et, puisque nous écrivons à la manière de Delerm, je te recommande ce « on », à la fois familier et à valeur générale.

- quelques formules et mots sont maladroits : vérifie le sens du mot « étale » ; il doit y avoir une coquille dans « il est posté de nous » ; enlève ce terrible « mais pas que », beaucoup trop oral (préfère lui un « pas seulement / uniquement, plus encore ») ; change « bride » pour « bribes » ; « que Dieu implore notre pardon » → c’est le contraire plutôt, non ?

- organise l’ensemble en paragraphes

- essaie de corriger les quelques fautes qui traînent… Il y en a peu mais elles piquent les yeux 😊

- enfin, je pense que tu peux développer encore davantage, notamment en utilisant la fameuse « hypotypose »… Je te laisse creuser ça !

 

     En tous cas, pour une première fois, c’est une réussite et un bien joli texte. Poursuis sur cette voie : un peu de travail et ce sera excellent !

     Au passage, ton texte m’a fait penser (et c’est un sacré compliment !) à un très célèbre passage de Les Mots de Jean-Paul Sartre que j’ai l’intention de proposer dans la séquence sur l’autobiographie. Je te le livre en avant-première, tu l’as bien mérité !

 « J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ; défense était faite de les épousseter sauf une fois l'an, avant la rentrée d'octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais ces pierres levées droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait. Elles se ressemblaient toutes, je m'ébattais dans un minuscule sanctuaire entouré de monuments trapus, antiques, qui m'avaient vu naître, qui me verraient mourir et dont la permanence me garantissait un avenir aussi calme que le passé. Je les touchais en cachette pour honorer mes mains de leur poussière mais je ne savais trop qu'en faire et j'assistais chaque jour à des cérémonies dont le sens m'échappait : mon grand-père - si maladroit, d'habitude, que ma mère lui boutonnait ses gants - maniait ces objets culturels avec une dextérité d'officiant. Je l'ai vu mille fois se lever d'un air absent, faire le tour de sa table, traverser la pièce en deux enjambées, prendre un volume sans hésiter, sans se donner le temps de choisir, le feuilleter en regagnant son fauteuil, par un mouvement combiné du pouce et de l'index puis, à peine assis, l'ouvrir d'un coup sec « à la bonne page » en le faisant craquer comme un soulier. Quelquefois je m'approchais pour observer ces boîtes qui se fendaient comme des huîtres et je découvrais la nudité de leurs organes intérieurs, des feuilles blêmes et moisies, légèrement boursouflées, couvertes de veinules noires, qui buvaient l'encre et sentaient le champignon. »

      

 

     Et voici maintenant la nouvelle version de Silène. Je me suis permis de corriger quelques petites fautes qui traînaient çà et là... (Désolé pour le saut de ligne entre chaque paragraphe mais je n'arrive pas à le supprimer... Grrrrrr....)

 

Choisir un livre

           Rentrer dans une librairie et se diriger vers les grandes et larges étendues de bois sur lesquelles sont exposées des rangées de bouquins, sans fin. On se sent alors pris à la gorge par l'envie de lire, sans prévenir qui que ce soit, sans que l'on puisse se prémunir que, dans un avenir proche, on ne fera plus que lire.

        Toucher des yeux les couvertures des livres qui défilent au fur et à mesure que l'on explore cette caverne d'Ali-baba. Comme une simple coïncidence, il est posté là, de sorte que l'on puisse l'admirer ; il est là, dans l'espoir de faire chavirer ceux qui résisteraient à ses charmes secrets.

            Voilà ce moment tant attendu où l'on retrouve le trésor perdu. Ce moment de bonheur, où l'on trouve tel une fleur, l'âme-sœur de son cœur, qui viendra combler même le plus grand des malheurs. Il en vient même à transpercer le cœur de celui qui l'ignore.

            Le saisir d'une poigne de fer de peur qu'il ne tombe à terre. Le retourner pour lire le résumé. Non ! C'est inutile : on le sait, il n'est destiné qu'à combler la soif de savoir qui tourmente les esprits, même les plus aiguisés.

            On devine à travers son épaisseur qu'il sera fait de pleurs, de mœurs et d'histoires de cœur, mais pas seulement. Des aventures aussi dures que de l'acier, aussi palpitantes sur papier que dans la réalité, aussi touchantes qu'un enfant qui se met à pleurer.

            Ouvrir la première de couverture, juste pour entendre un léger craquement, signature qu'il est nouveau dans ce monde bousculé. En faisant défiler ses pages, une impression de légèreté, de ne plus être dans sur ce Terre que tout le monde saccage, de ne plus être dans une cage. En s'arrêtant sur quelques pages, on lit des bribes de phrases tout en se créant des images. Sans une seule hésitation, que Dieu accorde son pardon à tous ceux qui dévorent leur nouvelle acquisition avec passion.

 

Commentaires

     Ah voilà qui fait plaisir à lire ! Silène a parfaitement tenu compte des conseils donnés et je trouve cette version plus que concluante ! Alors bien sûr, on pourrait toujours trouver à redire et pinailler sur tel ou tel point. Mais tout de même : pour un travail qui a été fait en la quasi absence de l'enseignant, c'est un coup de maître ! Puisse Silène vous inspirer ! 

 

 

            

 

24 mars 2020

Expression écrite - Mon plaisir minuscule

Pour vous éviter de jongler entre Eclat et ce blog, je reproduis ici l'intégralité du "cours" mis en ligne pour la séance du 24 mars. C'est dans l'espace Commentaires de cet article que j'attends vos "copies".

(Remarques : sur ce blog, ma mise en page en a pris un sacré coup... Désolé.)

 

Chers élèves,

 

manifestement, le travail que je vous ai proposé à partir du texte de Philippe Delerm tiré de La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules n’a pas vraiment soulevé votre enthousiasme. Il faut dire que je me suis sans doute montré un peu trop flou quant à mes attentes et vous demander de vous souvenir du travail fait l’année dernière au cours de la séquence sur la poésie était assez difficile, surtout sans avoir fait au préalable le moindre rappel. Mais nous ne sommes pas du genre à renoncer sous prétexte que c’est difficile, n’est-ce pas ? (Magnifique interrogation rhétorique, j’espère que vous l’aurez notée…).

 

Cette production, j’y tiens énormément, pour plusieurs raisons. D’une part parce qu’il faut impérativement que vous gardiez contact avec l’écriture et que vous vous efforciez de rédiger ; d’autre part parce que, comme l’écrit si bien Alain (nous avons étudié ce passage) : « C’est surtout par temps de pluie que l’on veut des visages gais. Donc, bonne figure à mauvais temps. » Alors retroussez vos manches, attrapez votre plus beau plus stylo et une feuille, et allons tous ensemble taquiner les Muses.

 

Afin de vous fournir une aide plus concluante, je me suis replongé dans les textes de Delerm et je vous ai préparé une recette, à suivre pas à pas. La voici :

 

1) Se souvenir de ce qu’est la poésie en prose.

 

Pour ce faire, replongez-vous dans vos cours de 4ème ou allez directement à l’adresse suivante :

https://www.maxicours.com/se/cours/la-poesie-en-prose/

 

2) Suspendre le temps et plonger en soi.

 

Bien que nous soyons en train de traverser une période tumultueuse, vous allez maintenant oublier tout ce qui vous entoure. Allez ! On joue le jeu ! Respirez un grand temps !

 

Et maintenant, répondez à la question suivante : c’est quoi vos petits plaisirs ? Ces petites choses a priori anodines mais qui vous exaltent.

 

Vous avez besoin d’inspiration ? Pas de problème !

 

Tout d’abord, tournons-nous vers les titres de quelques textes de Delerm :

- « Un couteau dans la poche »

- « L’odeur des pommes »

- « Le croissant du trottoir »

- « Aller aux mûres »

- « Lire sur la plage »

- « Le pull d’automne »

- « Les boules en verre »

 

Maintenant, allez vous promener avec Amélie Poulain. Il me semble avoir déjà parlé de « Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain », non ? Si ce n’est pas le cas, regardez ce film. Il a été réalisé par Jean-Pierre Jeunet, l’auteur du court-métrage Foutaises que je vous ai demandé de regarder. Empressez-vous de regarder cette vidéo et tout s’illuminera : https://www.youtube.com/watch?v=MrImvgAYtHo

 

Enfin, utilisez votre mémoire. L’année dernière, nous avions, tous ensemble, fait une liste de nos plaisirs minuscules. Je n’ai pas en tête toutes vos suggestions mais quelques-unes me reviennent :

- ramasser des marrons

- ramasser des pommes de terre

- croquer les oreilles des Petits Lu

- « dévisser » les chocos

- lécher la cuillère qui a servi à faire un gâteau

Moi-même, j’avais commencé un texte intitulé « Porter une écharpe »… choix qui vous avez bien fait sourire…

 

Voilà : à ce stade, des idées ont dû affluer. Alors je vais créer un article sur le blog (http://bazarts58.canalblog.com/) pour que vous veniez les déposer. J’aimerais que chacun d’entre vous en propose au moins trois. Titre de l’article : « … et autres plaisirs minuscules ».

 

3) Sélectionner une idée, la plus évocatrice, la plus intime ; faire remonter le plus de sensations et écrire. Mais comment donner à votre texte une dimension poétique ? Pas de problème ! Je vais vous aider !

 

Tout d’abord, jetez vos idées en vrac sur votre feuille, sans vous préoccuper de la dimension poétique de vos phrases. Pensez bien à sauter des lignes car il ne s’agit là que d’un brouillon qu’il va falloir retravailler encore et encore.

 

Une fois la première phase terminée, poétisez ! Comment ? Comme ça :

- dans un poème en prose, logiquement, il n’y a pas de rimes en fin de vers. Ben oui : y’a pas de vers ! Néanmoins, le poème en prose joue beaucoup avec les sonorités. Vous allez donc utiliser des allitérations (répétitions d’une même consonne) et des assonances (répétition d’une même voyelle).

 

Exemples :

 

Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? (Racine)

(Cette phrase est aussi l’exemple même de l’harmonie imitative = reproduction par le son de ce qui est évoqué. Ici, Racine multiplie le son [s] pour reproduire de sifflement du serpent)

 

Les sanglots longs

Des violons

De l’automne

Blessent mon cœur

D’une langueur Monotone. (Verlaine)

 

- insérez des « vers blancs ». Non ce ne sont pas de vilains petits asticots frémissants ! Il s’agit du nom donné à une phrase de douze syllabes qu’on trouve au beau milieu d’un texte en prose. Or, douze syllabes, c’est un … ? Un… ? Allez ! On réfléchit ! Un alexandrin, oui, c’est bien ça !

 

Exemples tirés de « L’odeur des pommes » (Delerm)

 « La / pluie / bat / les / ca / rreaux / , la / soi / rée / se / ra / longue. »

« Mais le parfum des pommes est plus que du passé. »

« Mais c’est à vivre là, à tenir là, debout. »

         

- usez et abusez des figures de style, notamment de la métaphore. Bien évidemment, comparaison et personnification seront les bienvenues. Ne vous privez pas de lire et relire des poèmes de Francis Ponge (Le parti pris des choses) ou de Jules Renard dans Histoires Naturelles.

 

-  souvenez-vous de votre réaction à la découverte du texte de Camille de Peretti. « Ça pue le réel ! ». Pourquoi ? Nous avions alors parlé de l’hypotypose… Si ça puait le réel, un peu à la manière de cette nausée qui nous gagne en lisant « La charogne » de Baudelaire, c’est parce que ces auteurs s’attaquent à tous nos sens. Alors, au sujet de votre plaisir minuscule, convoquez vos cinq sens : vue, ouïe, goût, odorat et toucher.

 

- révisez bien votre présent de l’indicatif. C’est à ce temps que sont conjugués les verbes dans les textes de Delerm. Un présent de l’indicatif à valeur narrative mais qui, peu à peu, prend une valeur gnomique (nom « savant » du présent à valeur de vérité générale).

 

- le pronom sujet à privilégier est « on ». Notez au passage comment Delerm, finalement, utilise certains procédés afin de donner à son expérience personnelle une dimension plus générale, exactement comme le fait de Peretti. « Je est toi ».

 

- privilégiez un registre de langue courant, mais ne vous privez pas de quelques jolis mots.

 

- faites-nous rêver !

 

4) Corriger, retravailler, corriger encore, améliorer, lire à voix haute, partager avec des proches.

 

5) Taper le texte à l’ordinateur ; le signer de ses initiales et le publier dans la partie commentaires du nouvel article que j’ai rédigé et que j’ai intitulé « Expression écrite - Mon plaisir minuscule ». http://bazarts58.canalblog.com/

Dernier délai : dimanche 29 mars. Et oui : c’est noté ! (Oui… je sais… moi aussi je vous aime !)

 

(On me demande dans l’oreillette le nombre de lignes à prévoir… Hummm… C’est un sujet assez délicat alors l’équivalent d’une page manuscrite me paraît à la fois ambitieux et raisonnable.)

 

 Que vos plumes s’envolent !

 

 

 

 

 

 

 

 

24 mars 2020

... et autres plaisirs minuscules

Voici l'article destiné à collecter vos idées de minuscules plaisirs. L'espace commentaires est fait pour vous ! 

22 mars 2020

La mort du loup - Dictée fautive

      En suivant bien les consignes données dans le cahier de textes d'Eclat, corrigez cette dictée. Elle comporte quarante fautes. Ce n'est pas grave si vous ne les retrouvez pas absolument toutes mais... essayez ! 

 

   Le Loup vient et s'assié, les deux jambes dréssées par leurs ongles crochues dans le sable enfoncé. Il c'est jugé perdu, puisqu'il était surprit, sa retraite coupé et tous ses chemins pris ; alors il a saisit, dans sa geule brulante, du chien le plus hardis la gorge pentelante et n'a pas desseré ces machoires de fer, malgrés nos coups de feu qui traversait sa chaire et nos couteaux aigu qui, comme des tenailles, se croisé en plongant dans ses larges entrailles, jusqu'au dernier moment ou le chien étranglait, mort longtemps avant lui, sous ses pieds à rouler. Le loup le quitte alors et puis il nous regardes. Les couteaux lui restait aux flanc jusqu'à la garde, le cloué au gazon tout baignait dans son sang ; nos fusil l'entourait en sinistre croissant. Il nous regardes encore, ensuite il se recouche, tout en laichant le sang répendu sur sa bouche, et, s’en daignait savoir comment il a périt, referment ses grands yeux, meurt sans jeter un cris.

 

 

18 mars 2020

La première gorgée de bière...

Plop ! 

Permettez-moi de reproduire ici le document n°6 précédemment envoyé...

 

« Aider à écosser des petits pois », in La première gorgée de bière, Philippe Delerm.

 C'est presque toujours à cette heure creuse de la matinée où le temps ne penche plus vers rien. Oubliés les bols et les miettes du petit déjeuner, la cuisine est si calme, presque abstraite. Sur la toile cirée, juste un carré de journal, un tas de petits pois dans leur gousse, un saladier.

On n'arrive jamais au début de l'opération.

On traversait la cuisine pour aller au jardin, pour voir si le courrier était passé...

- Je peux t'aider ?

Ca va de soi. On peut aider. On peut s'asseoir à la table familiale et d'emblée trouver pour l'écossage ce rythme nonchalant, pacifiant, qui semble suscité par un métronome intérieur. C'est facile, d'écosser les petits pois. Une pression du pouce sur la fente de la gousse et elle s'ouvre, docile, offerte. Quelques-unes, moins mûres, sont plus réticentes - une incision de l'ongle de l'index permet alors de déchirer le vert et de sentir la mouillure de la chair dense, juste sous la peau faussement parcheminée. Après, on fait glisser les boules d'un seul doigt. La dernière est si minuscule. Parfois, on a envie de la croquer. Ce n'est pas bon, un peu amer, mais frais comme la cuisine de onze heures, cuisine de l'eau froide, des légumes épluchés — tout près, contre l'évier, quelques carottes nues brillent sur un torchon, finissent de sécher.

Alors on parle à petits coups, et là aussi la musique des mots semble venir de l'intérieur, paisible, familière. De temps en temps, on relève la tête pour regarder l'autre, à la fin d'une phrase ; mais l'autre doit garder la tête penchée - c'est dans le code. On parle de travail, de projets, de fatigue - pas de psychologie. L'écossage des petits pois n'est pas conçu pour expliquer, mais pour suivre le cours, à léger contretemps. Il y en aurait pour cinq minutes, mais c'est bien de prolonger, d\'alentir le matin, gousse à gousse, manches retroussées. On passe les mains dans les boules écossées qui remplissent le saladier. C'est doux ; toutes ces rondeurs contiguës font comme une eau vert tendre, et l'on s'étonne de ne pas avoir les mains mouillées. Un long silence de bien-être clair, et puis :

- Il y aura juste le pain à aller chercher.

 

Ce texte ne vous rappelle-t-il pas quelques souvenirs ? Mais si... faites un petit effort... L'année dernière, la séquence sur la poésie... Et la partie dédiée aux poèmes en prose... Vous y êtes ? Vous aviez alors rédigé vous-mêmes un texte à la manière de Delerm et je vous avais dit que nous y reviendrions en classe de troisième. Eh bien l'heure est venue ! 

 

Sujet : A la manière de Philippe Delerm dans son livre intitulé La première gorgée de bière, partage un de tes "plaisirs minuscules". Tu essaieras d'introduire dans ton texte des éléments caractéristiques du texte poétique (jeux sur les sonorités, figures de style, etc.). 

 

 

 

18 mars 2020

Je me souviens...

Bonjour très chers élèves ! 

      Les circonstances me conduisent à déterrer cet antique blog que j'ai créé voilà six ans afin d'aider des élèves pour l'épreuve d'histoire des arts... Je vous laisse d'ailleurs à disposition les anciens articles qui ne manqueront pas, je l'espère, de nourrir votre soif de culture. Mais pour l'heure, c'est un autre sujet qui va nous préoccuper.

      Dans le dernier cours que je vous ai transmis, vous pouvez trouver six documents en lien avec l'écriture d'un texte autobiographique. En cette période un peu trouble, je vous propose une activité très simple et dont le résultat devrait nous enchanter ! Comme nous sommes tous confinés, il faut faire contre mauvaise fortune bon coeur et en profiter, par exemple, pour se livrer aux délices (ou aux affres !) de l'introspection. Mais venons-en au fait ! 

 

Je reproduis ici le document n°2 : extraits de W ou le souvenir d’enfance, Georges Perec (1936-1982)

 46 : Je me souviens de « La pile Wonder ne s'use que si l'on s'en sert ».

64 : Je me souviens comme c’était agréable, à l’internat, d’être malade et d’aller à l’infirmerie.

295 : Je me souviens de la barbe à papa dans les fêtes foraines.

296 : Je me souviens du rouge à lèvres « Baiser », « le rouge qui permet le baiser ».

297 : Je me souviens des billes en terre qui se cassaient en deux dès que le choc était un peu fort, et des agates, et des gros calots de verre dans lesquels il y avait parfois des bulles.

310 : Je me souviens de : « Quelle différence y a-t-il entre la Tour Eiffel, ta chemise et ma famille ?

- ?

- La Tour Eiffel est colossale et ta chemise est sale au col !

- ? Et ta famille ?

- Elle va très bien merci. »

348 : Je me souviens d'un livre qui s'appelait Jody et le faon, et d'un autre qui racontait la vie d'un éleveur de castor (avec, aussi, un animal, une espèce de cerf, que j'appelais toujours « original » au lieu de « orignal »), et de Mon amie Flicka, et de Mazo de la Roche.

366 : Je me souviens du vase de Soissons.

419 : Je me souviens du bain que je prenais le samedi après-midi en revenant du collège.

420 : Je me souviens que je rêvais d'arriver au « Meccano » n°6.

 

Sujet : dans l'espace dédié aux commentaires, rédige 10 passages à la manière de Georges Pérec dans W ou le souvenir d'enfance. Chacune de tes phrases commencera par "Je me souviens" et fera référence à ta jeune existence. Compte-tenu de la facilité de l'exercice, tu veilleras à livrer ton travail sans la moindre faute d'orthographe ! 

Remarque : naturellement, je jouerai les censeurs et vos messages n'apparaîtront qu'une fois que je les aurai validés. Un blog reste un espace public et nécessite quelques précautions. Je vous demande donc de rester assez "neutres" dans l'évocation de vos souvenirs. Pensez à signer avec vos initiales svp. Merci ! 

 

 

26 mai 2014

Guernica - Picasso

26 mai 2014

Affiche de propagande - Staline - 1934

L'affiche de propagande dont il est question ici est la suivante :

 

Voici quelques liens qui vous dirigeront vers des sites des plus intéressants : 

Je ne peux pas créer de lien vers le site le plus pertinent. Donc, allez sur Google, tapez "histoire des arts affiche propagande staline" et choisissez le cinquième résultat. Vous devriez alors trouver un excellent document au format power point.

http://www.lesmarronniers-condrieu.fr/unite_pedagogique/college/matieres-scolaires/histoire-geographie/affiche-sovietique-1934.pdf

http://www.clg-ormeaux-fontenay.ac-versailles.fr/IMG/pdf/me_thodologie_arts_du_quotidien.pdf

 

21 mai 2014

Les Choses, Jean-Jacques Goldman

           

Les paroles 

Si j'avais si j'avais ça
Je serais ceci je serais cela
Sans chose je n'existe pas
Les regards glissent sur moi
J'envie ce que les autres ont
Je crève de ce que je n'ai pas
Le bonheur est possession
Les supermarchés mes temples à moi

Dans mes uniformes, rien que des marques identifiées
Les choses me donnent une identité

Je prie les choses et les choses m'ont pris
Elles me posent, elles me donnent un prix
Je prie les choses, elles comblent ma vie
C'est plus 'je pense' mais 'j'ai' donc je suis

Des choses à mettre, à vendre, à soumettre
Une femme objet qui présente bien
Sans trône ou sceptre je me déteste
Roi nu, je ne vaux rien

J'ai le parfum de Jordan
Je suis un peu lui dans ses chaussures
J'achète pour être, je suis
Quelqu'un dans cette voiture
Une vie de flash en flash
Clip et club et clop et fast food
Fastoche speed ou calmant
Mais fast, tout le temps zap le vide
Et l'angoisse

Plus de bien de mal, mais est-ce que ça passe à la télé
Nobel ou scandale ? on dit 'V.I.P'

Je prie les choses et les choses m'ont pris
Elles me posent, elles me donnent un prix
Je prie les choses, elles comblent ma vie
C'est plus 'je pense' mais 'j'ai' donc je suis

Des choses à mettre, à vendre, à soumettre
Une femme objet qui présente bien
Sans trône ou sceptre je me déteste
Roi nu, je ne vaux rien

Je prie les choses et les choses m'ont pris
Elles me posent, elles me donnent un prix
Je prie les choses, elles comblent ma vie
C'est plus 'je pense' mais 'j'ai' donc je suis

Un tatouage, un piercing, un bijou
Je veux l'image, l'image et c'est tout
Le bon 'langage' les idées 'qu'il faut'
C'est tout ce que je vaux

 

Le cliphttps://www.youtube.com/watch?v=7oNV2KIhYko

 

IMPORTANT : le commentaire proposé n'a pas valeur de modèle. Il donne des pistes de réflexion et pourrait être largement amélioré. A chacun de faire ce qu'il convient...

 

 

           « Les choses » est le titre d’une chanson de Jean-Jacques Goldman, un auteur-compositeur-interprète né en 1951 à Paris. Cette œuvre appartient au domaine artistique de la musique, et plus particulièrement de la variété (genre populaire centré autour de la danse et de la chanson et dont la mélodie et les paroles sont assez simples pour une mémorisation aisée).  Cette chanson est une œuvre assez récente puisqu’elle a été composée en 2001. Elle se trouve sur l’album « Chansons pour les pieds » lequel regroupe des chansons essentiellement basées sur différents styles de danse.

            Le titre de la chanson annonce déjà la thématique développée, à savoir la société de consommation, expression qui désigne une société au sein de laquelle les consommateurs sont incités à consommer des biens et des services de manière abondante. Elle est apparue dans les années 1950-60 pour rendre compte du mode de vie occidental dans lequel les biens ont pu être produits et consommés en grande quantité. En France, elle s’est développée surtout pendant les Trente Glorieuses et elle perdure encore aujourd’hui.. Nous allons analyser la vision qu’en propose Goldman à travers les études successives de la musique, des paroles et, enfin du clip de cette chanson.

 

A - La musique 

            La structure de cette chanson montre une alternance entre des couplets et des refrains. On peut donc dire qu’il s’agit d’une forme rondo ( = alternance de couplets et d’un refrain sur un tempo rapide, gai et enjoué).

             Le style musical est celui de la Dance Music, c’est-à-dire un style de musique commercial chanté uniquement destiné à faire danser et à plaire au plus grand monde, sans rechercher obligatoirement la qualité musicale. Le style dansant de cette chanson correspond d’ailleurs au titre de l’album, « Chansons pour les pieds », dans lequel JJG explore différentes danses.

            La nuance (http://fr.wikipedia.org/wiki/Nuance_(solf%C3%A8ge)) est « forte », c’est-à-dire fort, en concordance avec le style musical. Le caractère est entraînant et dansant, la longue introduction suffit à nous installer dans cette ambiance. On retrouve une mélodie simple, facile à retenir et jouée avec un instrument populaire : la flûte à bec, ainsi que des cloches, souvent utilisées dans la dance music. Goldman se veut donc proche du public, pour que le maximum d’individus écoute ce qu’il a à dire.

           Les instruments utilisés sont des instruments majoritairement électroniques (synthétiseurs, boîte à rythme) afin de donner un côté matérialiste à la chanson et de s’éloigner le plus possible du côté humain de la musique. A la fin, on trouve néanmoins un solo de guitare électrique qui pimente un peu cette chanson.

              Ce qui fait la qualité de cette chanson, c’est son texte et sa volonté de coller à un style musical particulier afin de renforcer le message délivré.

 

B  - Les paroles 

            D’emblée, le titre donne le ton : en donnant aux « choses » cette place privilégiée dans le titre, Goldman affirme leur domination, laquelle se trouve confirmée par de nombreux éléments.

            En premier lieu, de nombreux éléments montrent que le narrateur est dépendant des marques et de l’image que lui donnent les objets : « rien que des marques identifiées », « je suis un peu [Jordan] dans ses chaussures » (Jordan était alors un joueur de basket très renommé), tandis que d’autres passages montrent la dépendance du narrateur vis-à-vis de l’opinion des autres et sa volonté d’être à la mode pour mieux plaire. Ceci transparaît notamment à travers l’emploi de nombreux mots « à la mode » : « fastoche », « clop »…

            Par ailleurs, on note de très nombreux emplois de la première personne mais souvent en position de passivité. A cet égard, une phrase est particulièrement significative : « J’ai pris les choses et les choses m’ont pris » : dans un premier temps, « je » est actif, il est en position de sujet mais, ensuite, il passe en position de COD : « les choses m’ont pris ». On voit donc à quel point les choses parviennent à étendre leur emprise et à réduire l’humain au statut d’objet, à tel point que ces choses deviennent la condition pour exister : « les choses me donnent une identité », « sans chose, je n’existe pas ».

            En poursuivant l’étude de la chanson, on s’aperçoit d’ailleurs que les choses acquièrent peu à peu une dimension quasi divine : « les supermarchés, mes temples à moi », « je prie les choses ». De « j’ai pris » à « je prie », on voit bien l’emprise de ce qui est possédé sur son possesseur. D’ailleurs, Goldman en vient à reprendre le très célèbre « Cogito ergo sum » (= je pense donc je suis) de Descartes pour le transformer en « j’ai donc je suis » : les idées deviennent moins importantes que les biens de consommation. Cette idée trouve son paroxysme dans le détournement final d’un célèbre slogan d’une grande entreprise de cosmétiques, l’Oréal : « parce que je le veux bien ».

            Sur RTL, Jean-Jacques Goldman explique ainsi sa chanson : « « Les choses », c’est un portrait. Tous ces gamins qui pensent que s’ils n’ont pas un survêtement de telle marque, s’ils n’ont pas une montre de telle marque, une casquette de telle marque, ils n’existent pas. S’ils ne sont pas habillés comme ça, ils ne vont pas plaire aux filles, s’ils ne sont pas dans une grosse voiture, ils ne valent rien. Je trouve ça super triste. C’est comme s’ils étaient des porte-manteaux. Comme si on ne les jugeait que par rapport aux choses et plus par rapport à ce qu’ils valent »

 

C – Le clip

            Le clip est réalisé dans le style du Pop-Art (voir les articles qui correspondent).

            Dans ce clip, on trouve une volonté de présenter les choses de façon comique afin de ridiculiser les personnages trop attachés à leurs objets.

            La structure du clip suit celle de la chanson : on y voit Goldman en spectateur passif de différentes scènes. La première partie correspond au premier couplet : on y voit une référence à la ménagère modèle des années 50 qui se fait attaquer par des ustensiles de cuisine. Par la suite, ce sont les hommes qui sont tournés en ridicule, attaqués par leur tondeuse et leur barbecue.

            A la fin de cette mise en scène, la solution est donnée : il suffit de débrancher les objets pour nous sauver de nous-mêmes. Même Goldman débranche sa guitare…

 

           Cette œuvre traduit donc la volonté de son auteur de nous pousser à réfléchir sur la société dans laquelle nous vivons. Goldman dénonce la dictature des choses, souhaitant manifestement nous faire comprendre que plus nous possédons de choses, moins nous existons parce que nous oublions qui nous sommes vraiment. Cette idée a été mise en avant dans d’autres œuvres, parmi lesquelles on peut évoquer :

- Foule sentimentale d’Alain Souchon

- Je veux, Zaz

- J’accuse, Saez

- La complainte du progrès, Boris Vian

- les œuvres d’Andy Warhol…

Pour plus de détails, voir les pages 13 à 18 de ce site : http://www.clg-pontdebois-st-cheron.ac-versailles.fr/IMG/pdf/HDA_2011_eleve_version_3.pdf

ainsi que cet autre site, tout aussi intéressant : http://www.clg-jean-garcin.ac-aix-marseille.fr/spip/IMG/pdf/HDA-2.pdf

12 mai 2012

Duane Hanson Supermarket Lady

Oeuvre

supermarket lady

 

 

Présentation

        Cette œuvre, intitulée « Supermarket Lady » ou « Woman with a shopping cart » a été réalisée par Duane Hanson en 1969. Cet artiste américain, héritier du pop-art, se rattache au mouvement artistique intitulé l’hyperréalisme dont la vocation est, comme son nom l’indique, de proposer des œuvres qui soient extrêmement proches du réel, « plus vraies que vraies » et sans émotion. Point commun avec le pop art : décrire et dénoncer la société de consommation américaine, société de consommation qui est justement le thème auquel appartient cette œuvre.

        Cette expression de « société de consommation » désigne une société au sein de laquelle les consommateurs sont incités à consommer des biens et des services de manière abondante. Elle est apparue dans les années 1950-60 pour rendre compte du mode de vie occidental dans lequel les biens ont pu être produits et consommés en grande quantité. En France, elle s’est développée surtout pendant les Trente Glorieuses et elle perdure encore aujourd’hui.

        A première vue, une telle société peut paraître idéale puisqu’elle permet à chacun de satisfaire ses envies. Néanmoins, elle n’est pas sans défaut et c’est ce que nous allons démontrer en étudiant l’œuvre proposée.

 

 

Description et analyse

             L’œuvre proposée n’est pas une photo comme on pourrait le croire au premier abord, mais une sculpture. Elle a été faite en fibre de verre peinte, polyester et vêtements, caddie avec des emballages de produits. La sculpture est faite à partir d’un moulage et est donc à l’échelle humaine. Hanson réalise des moulages de corps humains avec des bandes de silicones dans lesquelles il coule la résine de polyester. Ce matériau permet des reproductions détaillées. Il peint ensuite à l’acrylique puis à l’huile ses mannequins de manière fidèle, sans négliger aucun détail : couleur de la peau, bleu des veines, taches de rousseur, rides, pilosité… Il ajoute de vrais cheveux, des yeux de verre, des vêtements de circonstance et une foule d’accessoires. Du coup, les personnages représentés ont presque l'air vivant.

         Cette sculpture représente une femme vêtue de chaussons bleus, d’une jupe bleue, d’un t-shirt rose et d’un collier jaune. Elle porte sur sa tête des bigoudis recouverts d’un foulard. Loin de sembler heureuse, elle a un regard vide et fatigué. Cette femme quelque peu ronde voire obèse pousse un caddie de supermarché rempli d’articles. Au premier regard, cette œuvre semble donc très ordinaire… mais les choses ne sont pas si simplistes.

         Grâce à cette oeuvre, Hanson a voulu illustrer les débuts de la société de consommation et la société américaine des années 1960. L’apparition du supermarché permet de faire tous ces achats au même endroit alors qu’avant fallait aller dans des "magasins"  spécialisés (boucherie, boulangerie, épicerie,…). Le caddie remplace ici le panier : c’est un nouveau panier à roulettes, plus grand. Il déborde ici de provisions en tout genre, qui symbolisent l’Amérique (Coke, Cookies,…). Autrement dit, des objets de la vie quotidienne qui n’ont qu’une valeur économique et consommatrice.

        La femme représentée porte des bigoudis, des chaussons, une attitude assez improbable en Europe et en France à cette époque. Mais aux Etats-Unis, c’est le quotidien, le personnage est ici représenté avec un certain réalisme, mais un réalisme décontracté. Les pantoufles et les bigoudis sont des signes d’un certain contexte culturel et social, en Europe, il est impensable de sortir dans une telle tenue. La tenue ainsi que les accessoires montrent aussi un niveau socio-culturel moyen.

        Et surtout, cette femme est obèse. C’est là le résultat de la consommation excessive de différents biens et ce que dénonce l’artiste. En effet, la femme est devenue, en quelque sorte, le caddie, ce que laissait déjà supposer le titre, littéralement « La femme supermarché ». Les points communs entre les deux sont nombreux. Par exemple, les deux débordent : un caddie plein à craquer, une femme serrée dans ses vêtements qui montre l’embonpoint de son corps. Mais encore, la posture de la femme, ses bigoudis, montrent une femme disgracieuse voire vulgaire dans ses gestes et sa manière de se tenir. Elle se présente excessive tout comme le contenu du caddie. L’objet et le consommateur sont finalement très proche voie fusionnel et indissociable.

        Finalement, à travers cette femme, Duane Hanson nous présente le consommateur comme un zombie ou un drogué errant dans les rayons d'un supermarché en poussant son caddie. Il porte donc un regard critique sur la société de consommation, dressant face à chacun de nous un miroir. De plus, par ce portrait excessif du consommateur et de l’objet, il finit par décrire une société de l’excès qui avilit (rendre esclave) les gens en des personnes vides de personnalité et d’identité.

 

Autres oeuvres de Duane Hanson

hanson touristes

 

 

hanson ménagère

 

5 mai 2012

Photomontage Heartfield

Œuvre 

heartfield végétarien

 

Présentation 

            Ce document, qui a pour titre « N'ayez pas peur il est végétarien », a été réalisé en 1938 par l’artiste allemand John Heartfield (a fait partie du dadaïsme = mouvement intellectuel, littéraire et artistique qui, pendant la Première Guerre Mondiale, se caractérisa par une remise en cause les conventions et contraintes idéologiques, artistiques et politiques) et a été publié le 7 mai 1938 dans la revue Regard. Il s’agit d’un photomontage, c’est-à-dire un assemblage de photographies par collage ou par logiciel donnant d'une photo un aspect différent, par incorporation d'une ou plusieurs parties ou de la totalité d'une autre photo et permettant toutes retouches et trucages.

             Pour réaliser un photomontage, il faut d'abord trouver les photographies adéquates, les imprimer à la bonne échelle et détourner les personnages. Une fois les morceaux découpés et disposés il faut les maintenir, lisser les raccords, harmoniser les tons et re-photographier l'ensemble.

           Ici, l’objectif poursuivi par Hearfield est de faire la satire (→ Une satire est une œuvre dont l'objectif est une critique moqueuse de son sujet (des individus, des organisations, des États, etc.), souvent dans l'intention de provoquer ou prévenir un changement) du régime nazi, une de ses cibles privilégiées. Il fait donc exactement ce qu’il dit a dit : « Utilisez la photographie comme une arme ». Ce document se rattache donc au thème de la propagande ( = un ensemble d’actions psychologiques destinées à influencer la perception publique des événements, des personnes ou des enjeux, de façon à endoctriner ou embrigader une population et la faire agir et penser d’une manière voulue.)

 

Description et analyse

Sur cette image, on voit trois personnages :

 - à gauche : Georges Bonnet, un anticommuniste, qui, pendant la guerre se rangea du côté du maréchal Pétain. Il fut le ministre français des affaires étrangères d'avril 1938 à septembre 1939. Il déclare au coq « N'ayez pas peur, Hitler est végétarien ». Il essaie de détourner l'attention du coq, pendant qu'Hitler regarde sa future victime avec des yeux remplis d'envie. Heartfield dénonce donc ce ministre en l’accusant de travailler avec les Nazis contre son propre pays.

 - au centre : un coq qui porte le bonnet phrygien (= bonnet utilisé en France au début de l'été 1790 comme symbole de la liberté et du civisme. Il est devenu le symbole de la Révolution française.) avec la cocarde tricolore (= symbole de la France, composée des trois couleurs du drapeau de la France, avec le bleu au centre, le blanc ensuite et le rouge à l'extérieur.) D’autre part, ce coq est aussi un symbole de la France. En effet, la France s’appelait, du temps des Romains, la Gaule, mot qui vient du latin « gaulus » = le coq.

 - à droite : Hitler, la main tatouée de la croix gammée et vêtu d'un tablier, qui aiguise son couteau. On peut dire qu’Heartfield est une sorte de visionnaire car il réalise déjà en 1938 une image d'Hitler où celui-ci apparaît comme un boucher sanguinaire, ce qu’il deviendra dans une large mesure lors de la seconde guerre mondiale.

        On notera que l'utilisation de la photographie donne à cette image un aspect très réaliste, comme-ci la scène se passait ainsi. Même devant une peinture, aussi fidèle à la réalité soit elle, il y a toujours un écart avec la réalité. La photographie comble cet écart. L'important pour Heartfield est de toucher un large public, pas seulement les intellectuels mais l'homme de la rue, du peuple. Le photomontage, en captant le regard, touche un plus large public qu'un texte ne serait le faire.

 

 Rapprochements

        Naturellement, vous pourrez faire des références à d’autres affiches de propagande étudiées au cours de cette année ou vues lors de vos pérégrinations sur ce site.

        Je vous conseille toutefois d’aller faire un tour sur ces sites, fort intéressants…

 http://www.collegemalrauxdrome.fr/pedagogie/file/histoire_des_arts/3eHG-histoiredesArts/john_heartfield_adolf__le_surhomme.pdf

 http://www2.ac-toulouse.fr/col-fermat-toulouse/IMG/pdf/fiche-de-travail-sur-des-oeuvres-de-john-heatfield-_correction-rapide_.pdf

 http://www2.ac-toulouse.fr/col-fermat-toulouse/spip.php?article226

 

 

 

 

 

 

 

5 mai 2012

Affiche de propagande, Staline, Le grand timonnier

Œuvre :

affiche propagande staline

 Présentation 

            Ce document est une affiche de propagande qui date de 1937. Le mot « propagande » désigne un ensemble d’actions psychologiques destinées à influencer la perception publique des événements, des personnes ou des enjeux, de façon à endoctriner ou embrigader une population et la faire agir et penser d’une manière voulue.

            Dans le cas de notre document, cette affiche a pour objectif de renforcer le culte de la personnalité que Staline instaura à son égard. Cette expression de « culte de la personnalité » désigne l’adulation excessive d’un chef d’état, le plus souvent dans un régime totalitaire, ce qui était le cas dans l’URSS de cette époque. En effet, Staline, secrétaire général du Parti Communiste de 1922 à 1953, s’est imposé comme seul maître de l’URSS jusqu’à sa mort, après l’élimination de ses rivaux en 1928.

            Nous allons maintenant étudier les différents éléments qui composent cette affiche et voir ainsi la démarche utilisée par ce dictateur pour se mettre en avant.

 

Description et analyse

            Au premier plan de cette affiche, sur la gauche, on voit tout d’abord Staline qui, par cette position privilégiée de premier plan se met en avant. Il tient fermement à en juger par ses poings serrés la barre d’un navire appelé CCCP, équivalent russe de URSS. Le bateau, qu’on ne voit d’ailleurs pas, représente l’URSS et Staline en est le commandant. Du coup, on l’appelle aussi « le grand timonier », timon désignant la barre du gouvernail.

            Au second plan, sur la droite on voit le drapeau rouge avec la faucille et le marteau. Ces deux éléments symbolisent le communisme : la faucille et le marteau représentent l'alliance de la paysannerie et de la classe ouvrière (ou prolétariat).

 

            Bon.. euh… puis voilà quoi :’( Je ne vois pas trop que dire de plus sur cette affiche. Si vous tombez dessus, deux stratégies :

- intercaler dans vos propos de nombreux éléments tirés de vos cours d’histoire

- passer rapidement à l’évocation d’une autre affiche. Je vous suggère celle-ci, que vous sembliez nombreux à connaître et qui est bien plus riche :

staline 2

Vous trouverez des analyses particulièrement bien faites de cette affiche aux adresses suivantes :

http://www.cyberhistoiregeo.fr/spip.php?article576

http://dnbhistoiredesarts.wordpress.com/

Je vous recommande également le site suivant :

http://lewebpedagogique.com/juleslagneauhg/files/2010/04/Les-affiches-de-propagande.pdf

 

Bonne découverte !

 

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