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Elucubrations58
4 avril 2020

Petits plaisirs 10 et 11

      C’est reparti ! Soyez les bienvenus dans le monde poétique des élèves de troisième !

 

      Ah ! Voilà un travail singulier : trois plaisirs pour le prix d’un… Bon… Pourquoi pas ? Savourez !

 

      Moi, j'adore sortir de la douche et me sécher avec une serviette chaude.

      On est là, on se sent bien, on est sous la douche. Chaque goutte chaude réchauffe par sa chaleur notre chair. Une température parfaitement adaptée. Une température si équilibrée. Une température simplement rêvée. L'eau coule sur notre corps, le flot ruisselle avec nos pensées. On se laisse peu à peu aller, on se met à rêvasser, on se laisse submerger. Et puis il y a ce nuage de buée, ce voile lourds qui nous emprisonne : il nous murmure de rester. Mais on le sait, il faudra sortir et briser la cloche de verre responsable de notre quiétude. On profite un dernier instant avant de couper l'eau. Elle ne coule plus. Seules, quelques larmes, tombent encore. On entend les dernières gouttelettes. On ouvre, cette fois, la porte : une sorte de froid nous recouvre. C'est comme si la bise était venue alors, on frissonne. Et ces infimes secondes paraissent plus longues et grandissimes. On s'empresse d'attraper une serviette... Celle-ci était sur le radiateur et c'est là tout le bonheur. Elle nous prend dans ses bras et nous réchauffe avec la douceur de sa peau. Le temps se fige, plus rien n'existe, on est léger.

      Mais moi, j'aime aussi m'asseoir devant un feu de cheminée.

      J'adore contempler ces flammes capricieuses et imprévisibles qui dansent et tourbillonnent sur les braises chaudes. Admirer ce tableau vivant aux milles teintes écarlates. Le feu flamboyant consume peu à peu le bois, on peut entendre ses petits craquements : il suffit d'y prêter attention et de tendre un peu l'oreille. Et puis il y a cette odeur, cette odeur de bois brûlé, cette odeur que tout le monde connaît. Cette odeur, c'est la forêt, les sapins et les bouleaux. Cette odeur qui nous embaume. Cette odeur, elle est dans la pièce, elle est partout. Et j'aime bien m'approcher un peu des flammes, tendre mes mains pour sentir la chaleur. Vous pensez que je suis frileuse ? Peut-être un peu...

      Ce que j'aime bien aussi, c'est dessiner sur les vitres quand il y de la buée

      Qu'on soit sur un miroir ou simplement sur les carreaux d'une fenêtre, on a toujours envie d'y laisser ses empreintes. Ce que je préfère, c'est quand je suis dans la voiture. On pose son doigt sur la vitre et il commence à devenir froid, et plus on dessine, plus notre doigt se transforme en glaçon. On imagine, on dessine mais ça ressemble plutôt à Halloween. On se prend pour Picasso, pinceaux absents. Le résultat n'est jamais très fin, ce sont des dessins grossiers, manqués, ratés, et déformés. Sinon, on essaye d'écrire à l'envers, pour que les autres puisse lire : on écrit des lettres énormes et on finit avec plus aucune place, on efface. Il suffira d'attendre que le froid recouvre les figurés pour à nouveau recommencer.

 

 Commentaires 

            Pas facile de commenter un travail aussi… « audacieux » ! D’un côté, nous avons là trois plaisirs minuscules pour le prix d’un : il y a de quoi se réjouir ! De l’autre, cette prise de liberté est une entorse aux attentes du sujet… Voilà peut-être une âme libre qui a revendiqué le droit de ne pas faire comme demandé… Ou quelqu’un qui sait très bien que j’aime cette façon de s’affranchir des règles… tout en les respectant. Un art très difficile ! Je vais laisser les lecteurs juger de la pertinence et de l’impertinence d’un tel choix...

            Du reste, nous sommes bel et bien là face à un / des poème(s) en prose, comme en témoignent, dans ces travaux comme dans tant d’autres, l’abondance de figures de style et les jeux sur les sonorités. Le style « à la Delerm » est globalement respecté.

            Dans l’ensemble, l’expression est de bonne qualité. Il y a quelques petites maladresses dans l’expression, mais rien de très significatif. A noter que j’ai tout de même dû corriger une petite dizaine de fautes…

            Au final, c’est un bel ensemble !

 

 

 

      Décidément, le confinement rend audacieux ! Je n’ai pas volontairement mis ces deux productions ensemble : elles se suivaient dans l’ordre où me sont parvenus les commentaires. Et voilà que, là aussi, on joue avec les conventions en me proposant un poème en... vers libres ! Bon… pourquoi pas après tout ? Je ne peux pas décemment vous vanter sans arrêt Baudelaire et, dans le même temps, vitupérer contre vos élans de folie !

 

                                                               Le terrain vert

Mener la danse en cadence et être le maître du jeu.
Cette passion nous enivre dès l'entrée du stade.
Alors que tous les joueurs se préparent physiquement et tactiquement.
Les règles du jeu envahissent l'esprit gaiement.
On donne à ce personnage un caractère législatif.
Sous son apparence et son jeune âge, on sait qu'il trouvera les fautifs.
Le coup de sifflet retentit… et voilà c'est parti.
On court tous avec les mêmes intentions,
Suivre la courbe du ballon.
Surveiller les signes sensibles de ses accesseurs au score.
On ajuste les comportements tel mère oiseau veillant sur ses enfants.
On possède les lois du jeu afin de rendre des êtres victorieux.
La musique est technique, les cartons sont maléfiques et signe de panique.
Les couleurs graduelles des sanctions suivent le rythme des mauvaises intentions.
On entre ainsi dans le jeu, au milieu d'une horde d'ambitieux.
Qui remportera le titre sous l'égide respectueuse de l'arbitre ?
Quoi qu'il en soit, la partie se termine toujours avec la satisfaction d'avoir accompli une sage action.

 

 Commentaires

     Ah ! Et je fais comment moi pour commenter cette production ? Tssssss…. vous ne me rendez pas la tâche facile !

     Alors, en ce qui concerne la maîtrise de la langue, ce travail est absolument irréprochable, à tous les points de vue. Il y a même une recherche dans le vocabulaire qui mérite grandement d’être saluée.

     Quant au respect du sujet, me voilà sacrément embêté ! A-t-on un texte poétique ? Oui, assurément ! Les marques en sont flagrantes. Est-ce un poème à la manière de Delerm ? Oui et non ! Certains procédés d’écriture sont bien les siens mais d’autres, notamment en ce qui concerne la mise en forme, relèvent davantage d’un autre sous-genre de la poésie. Mais après tout… est-ce bien grave ? Parce qu’au final, c’est assurément un très bon travail et il mérite d’être salué en tant que tel !

 

(Vous avez vu comme le confinement me rend cool ? Vous me rendez des ovnis littéraires et je les regarde voler avec admiration. Je méritais peut-être vraiment d’être enfermé…).

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