Oeuvre

Présentation

Ce document est une fresque biblique intitulée Le Jugement dernier. Elle a été peinte par Michel-Ange (peintre, sculpteur, poète et architecte italien de la Renaissance → 15^ème et 16^ème siècles) sur le mur de l’autel de la chapelle Sixtine (= salle d'un des palais du Vatican, elle doit son nom au pape Sixte IV qui l’a fait bâtir), au 16^ème siècle, sur la commande du pape Clément 7.

On appelle « fresque » une technique particulière de peinture murale dont la réalisation s’opère sur un enduit appelé « intocano » avant qu’il ne soit sec. Le fait de peindre sur un enduit qui n’a pas encore séché permet aux pigments de pénétrer dans la masse, et donc aux couleurs de durer longtemps.

Le titre, « le jugement dernier », fait référence au jour où tous les humains rencontreront Dieu et lui raconteront leurs actes commis sur Terre. Selon ceux-ci, les hommes seront jugés et certains seront condamnés à l’Enfer tandis que d’autres se verront ouvrir les portes du Paradis.

Comme nous allons le montrer, cette œuvre se rattache à la thématique « Anges et Démons ». Après l’avoir étudiée plus précisément, nous ferons un rapprochement avec d’autres œuvres qui abordent le même thème.

Description et analyse

On peut diviser cette fresque en différentes parties, notamment selon les personnages qui sont représentés.

Tout d’abord, dans la partie supérieure, on voit des anges qui tiennent les instruments de la Passion du Christ (épisode de la Bible pendant lequel le Christ est conduit à la croix et subit de nombreux supplices) : la colonne contre laquelle le Christ fut flagellé (juste avant le couronnement d’épines) et la croix sur laquelle on le crucifia.

En dessous, au centre, se trouve le Christ en majesté (= représenté dans sa totalité), qui lève la main d’un geste de juge impitoyable. Il est représenté sous les traits d’un homme jeune ayant une carrure d’athlète ce qui lui donne un air à la fois plus humain et plus terrible. À ses côtés, la Vierge détourne le visage en signe de pitié. Aux côtés de Jésus et de sa mère figurent les saints qui tiennent les instruments de leur martyre, témoins de la foi. (Un martyr est celui qui consent à aller jusqu’à se laisser tuer pour témoigner de sa foi, plutôt que de la renier. Le mot « martyrE » désigne l’acte même de mise à mort ou les tourments infligés.) On peut reconnaître à leurs pieds les patrons de Rome, Saint-Barthélemy [1] tenant sa peau écorchée, sur laquelle Michel-Ange s’est représenté, et saint Laurent [2] avec son gril. À droite se trouvent Saint-Pierre tenant les clefs du Paradis, Adam et Eve, Esaü et Jacob réconciliés, et d’autres martyrs. À gauche, des apôtres et Saint Jean-Baptiste.

Dans la partie suivante, encore en dessous, on voit à gauche les morts ressuscités et emmenés par des anges vers le Christ pour être jugés, et à droite, les damnés repoussés par les anges et tirés par les démons vers l’enfer. Au centre, Anges et trompettes de l’apocalypse sonnant la fin des temps.

Enfin, tout en bas de la fresque, deux personnages inspirés non par la Bible mais par la Divine Comédie de Dante : Charon[3] chassant hors de sa barque les damnés ; Minos[4], avec des oreilles d’âne.

Au final, on retrouve bien le thème étudié en histoire des Arts avec une répartition assez nette des anges vers la partie supérieure de l’œuvre et des démons vers sa partie inférieure.

Rapprochements

Je n'ai pas forcément en tête toutes les oeuvres que vous avez pu étudier.... En voici quelques-unes :

- "Confutatis", extrait du Requiem de Mozart

- "Vie violence", chanson de Nougaro

- "Hell bells", chanson du groupe de hard-rock ACDC

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[1] Saint-Barthélémy est le patron des bouchers, des relieurs et des tanneurs, d’où la présence de cette peau.

[2] Saint-Laurent fut étendu et attaché sur un gril, de manière que les charbons placés au-dessous et à demi allumés ne devaient consumer sa chair que peu à peu.

[3] Dans la mythologie grecque, Charon est le passeur des Enfers.

[4] Minos : roi légendaire de Crête

Le Jugement dernier - Michel-Ange

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